Parmi les bastions traditionnels du Centre, le Jura est le champion du «oui», avec 60,8% d'acceptation. Fribourg a atteint 51,7%, le Valais 50,2%.
L'initiative a aussi passé l'épaule à Neuchâtel (54%). De même qu'au Tessin (50,6%). A noter que ces cinq cantons ont également voté en faveur de l'initiative du PS sur les primes.
Sinon, le texte a été refusé dans tous les autres cantons. Genève le rejette à près de 63%. Le résultat est encore plus clair sur Vaud, avec 71,5% de «non».
Large refus aussi outre-Sarine, notamment à Zurich (67,2%) et Bâle-Ville (63,7%). Obwald et Appenzell Rhodes-Intérieures sont les champions du rejet avec 72%. Berne a été moins sévère et dit «non» à 59,9%. Le reste des cantons alémaniques a voté dans la moyenne nationale.
Le camp du refus compte au final 1'563'379 voix, contre 927'322 «oui».
Contre-projet en vue
Avec cet échec, c'est le contre-projet indirect du Conseil fédéral et du Parlement qui s'appliquera. Il prévoit que le gouvernement fixe tous les quatre ans une limite à la hausse des coûts de l'assurance obligatoire des soins. Si les coûts dépassent cette valeur convenue sans justification, le Conseil fédéral et les cantons doivent envisager des mesures correctives.
Le contre-projet invite les acteurs médicaux à se mettre autour de la table, selon le gouvernement. Une absence de contrainte qui n'avait pas du tout convaincu le Centre de retirer son texte. Avec le contre-projet, les bonnes intentions risquent de rester des voeux pieux, selon le parti.
Centre isolé
Pour faire baisser les coûts de la santé, l'initiative centriste proposait elle d'introduire un frein aux coûts, lié à la conjoncture économique et au niveau des salaires. Ce mécanisme aurait fonctionné sur le modèle du frein aux dépenses de la Confédération et aurait eu un effet disciplinaire, selon le patri.
Durant la campagne, le Centre s'est retrouvé bien seul pour défendre son texte, hormis le parti évangélique et quelques personnalités de gauche, qui appelaient à voter «oui» aux deux initiatives sur la santé. Les autres partis ont dénoncé un texte inutile, voire dangereux, car il pourrait conduire à une médecine à deux vitesses. (awp/hzi/ps)