Les dépenses de santé vont continuer à augmenter en Suisse ces prochaines années. Pour les années 2022 à 2025, elles devraient progresser en moyenne de 3,3% contre 3,1% en moyenne pour les dix années précédentes, a indiqué mardi le centre de recherche conjoncturelle de l'EPFZ (KOF).

Pour 2022, les dépenses de santé représentent 11,3% du produit intérieur brut (PIB) contre 11,6% l'année précédente. En 2023, elles devraient représenter 11,5% du PIB. Pour 2024 et 2025, ce taux devrait rester stable, selon le KOF. Pour la période 2022-2025, le taux moyen devrait se stabiliser à 11,5 % du PIB contre 10,9 % les dix années précédentes et 9,8 % entre 2002 et 2011.

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Hausse supérieure à la moyenne

Pour la période 2022-2025, les coûts des secteurs "prévention", "administration" et "réhabilitation" devraient augmenter de manière nettement supérieure à la moyenne, souligne le KOF. Ils augmenteront moins que la moyenne dans les domaines "services de soutien", "traitement curatif en milieu hospitalier" et "soins de longue durée".

Les catégories "traitement curatif ambulatoire" et "biens de santé" se situent dans la moyenne. En fonction des fournisseurs de soins, les dépenses devraient augmenter plus que la moyenne dans les catégories "Etat en tant que fournisseur de soins", "autres fournisseurs de soins ambulatoires", "fournisseurs de soins de support" et "reste du monde".

Les catégories "organisations de prévention et de soutien", "institutions socio-médicales", "cabinets et cliniques dentaires" et "commerce de détail" connaîtront une augmentation des coûts inférieure à la moyenne, selon le KOF. Les catégories "hôpitaux", "cabinets médicaux et centres ambulatoires" et "assureurs en tant que fournisseurs de prestations" se situent dans la moyenne.

Assurances maladie dans la moyenne

Si on différencie les régimes de financement, les assurances maladie obligatoires et complémentaires se situent dans la moyenne en termes d'augmentation des coûts. Selon les prévisions du KOF, les pouvoirs publics sont confrontés à une hausse des dépenses nettement supérieure à la moyenne. Pour les autres sources de financement, y compris les paiements directs, la croissance des dépenses est inférieure à la moyenne et leur part dans les dépenses totales est "négligeable".

L'année 2020 a marqué "un tournant" en ce qui concerne les sources de financement, souligne le KOF. La part de la Confédération augmente de manière perceptible, tandis que la part des paiements directs évolue de manière symétrique. L'engagement financier pour les tests Covid-19 et les vaccinations expliquent cette situation.

Selon Felix Schneuwly, expert assurance maladie chez Comparis, les chiffres du KOF montrent que "les deux derniers chocs de primes de 6,6 et 8,7 % auraient pu être évités. La hausse des tarifs a largement dépassé la croissance des dépenses totales de santé". l'expert "met en garde contre d'autres interventions politiques malvenues".

En 2026, les dépenses de santé dépasseront pour la première fois les 100 milliards de francs, selon Felix Schneuwly. Ces dépenses restent malgré tout supportables tant que la croissance économique se maintient et que la part des dépenses de santé reste comprise entre 11 et 12 % du PIB, estime-t-il. (awp/hzi/ps)