L'absentéisme a atteint 9,3 jours en 2022, alors que le nombre annuel de jours d'absence se situait entre 6,2 et 7,2 jours entre 2010 et 2019, relèvent le SonntagsBlick et la SonntagsZeitung en revenant sur des chiffres publiés par l'Office fédéral de la statistique (OFS) en mai dernier.
La hausse des absences en 2022 par rapport à cette période atteint ainsi 34%. Et même par rapport aux deux années de pandémie précédentes, l'absentéisme l'an dernier est encore supérieur de 20%. On comptait en effet 8,1 jours d'absence en moyenne en 2020 et 7,5 jours en 2021.
La hausse de l'absentéisme est générale, selon l'OFS. C'est cependant surtout les jeunes et les femmes qui ont manqué le travail. Les hommes ont ainsi été absents du boulot durant 8,9 jours en moyenne en 2022, contre 6,8 jours en 2019. Pour les femmes ces chiffres sont de 10,2 jours l'an dernier et 8 jours en 2019.
Les travailleurs les plus jeunes, ceux entre 15 et 24 ans, se sont également montrés moins assidus, avec en moyenne 10,4 jours d'absence en 2022. Pour les 25-34 ans, le temps d'absence a atteint 9,2 jours, qui représentent néanmoins une hausse de près de 50% en trois ans.
L'augmentation de l'absentéisme n'est "que" de 30% environ pour les 45-54 ans, qui affichaient 8,9 jours l'an dernier. Et chez les 55-64 ans, l'absence au travail a même légèrement diminué durant cette période, passant de 10,2 à 9,6 jours.
Secteurs plus touchés
Si les cadres sont moins souvent absents pour cause de maladie ou d'accident, l'OFS a également constaté une forte hausse, de près de 50% entre 2019 et 2022, de leurs absences. Celles-ci ont passé de 4,3 jours à 6,7 jours en moyenne.
Lui aussi en dessous de la moyenne par le passé, le secteur de l'information et de la communication a également connu une forte hausse, de près de 65%, en trois ans. En moyenne la durée d'absence annuelle a passé de 4,8 jours en 2019 à 7,9 jours l'an dernier, absences de longue durée - plus de six mois - non comprises.
Le secteur connaissant le plus fort taux d'absentéisme est celui de l'artisanat et des services. Ainsi dans la construction, les ouvriers ont été absents 10,6 jours l'année dernière (8 jours en 2019). Dans l'hôtellerie-restauration, les jours d'absence sont passés de 7,1 à 9,5 et dans le secteur de la santé et du social, de 8,3 à 10,3 jours.
L'OFS n'a pas déterminé expressément les raisons de cet absentéisme croissant, ne publiant que les chiffres. Selon les journaux dominicaux, les assureurs partent du principe que la pandémie a modifié l'attitude face à la maladie. (awp/hzi/ps)