Le gouvernement avait été forcé de légiférer en ce sens en 2019. Il avait développé un concept qui ne concerne pas les enfants. Toutes les franchises des adultes devaient grimper de 50 francs dès que les coûts bruts moyens par assuré dépassaient treize fois la franchise ordinaire.

L'UDC, qui avait retourné sa veste lors du vote final, et la gauche s'étaient alliés pour enterrer le projet. Un revirement qui avait agacé.

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Relever pour baisser

Aujourd'hui, la formation conservatrice estime justifié d'augmenter le montant de la franchise minimale et de l'adapter périodiquement. La hausse de la franchise et le mécanisme d'adaptation devraient être modérés, afin que la même franchise puisse être choisie pendant plusieurs années et que la stabilité du système soit garantie, a précisé la sénatrice Esther Friedli (UDC/SG). Et de rappeler que la franchise minimale n'a plus été augmentée depuis 2004, contrairement aux coûts de la santé.

Selon elle, une hausse de la franchise fera un peu baisser le montant des primes tout en freinant une future hausse. Comme dans le projet sur la table en 2019, les franchises des enfants ne seront pas soumises au mécanisme proposé.

Chacun de nous râle chaque année contre la hausse des primes, a rappelé la St-Galloise. «Mais nous ne pouvons pas prétendre à toujours plus de prestations et se plaindre des hausses en même temps.»

Selon plusieurs recherches, des franchises plus hautes permettent des économies. Cela permet également de «piloter» le comportement des assurés vers moins de prestations. «Si les coûts baissent, cela sera aussi le cas pour les primes.» Les assurés seront donc déchargés, a conclu la St-Galloise.

Texte «odieux»

La motion a suscité une levée de boucliers de la gauche. Pour Baptiste Hurni (PS/NE), la demande est «odieuse». Elle s'attaque frontalement aux malades chroniques et aux personnes âgées qui prennent la franchise la plus basse. «C'est une attaque claire à la solidarité de l'assurance de base.»

Où s'arrête la hausse de la franchise? A 10'000 francs? Alors oui, la prime ne coûtera plus grand chose. Mais les malades ne peuvent pas se payer cette franchise et seront ruinés, a critiqué le Neuchâtelois. Avant de rappeler qu'aujourd'hui déjà, des malades renoncent à se faire soigner par manque de moyens financiers.

Par ailleurs, a souligné Flavia Wasserfallen (PS/BE), en comparaison internationale, les Suisses sont ceux qui paient la plus grande participation aux frais médicaux. Ce que demande le texte, c'est d'augmenter encore cette participation.

La motion ne résout aucun problème. Au contraire, elle en crée de nouveaux, a asséné M. Hurni. La ministre de la santé publique Elisabeth Baume-Schneider leur a assuré que les hausses devaient rester modérées et intervenir à des intervalles raisonnables. De plus, il y aurait des possibilités de différencier selon les typologies, malades chroniques ou personnes âgées.

Le National doit encore se prononcer. (awp/hzi/ps)