Le coeur de métier de Baloise «se trouve en Suisse, où il a du succès», a estimé le co-fondateur de Cevian, Lars Förberg, dans un entretien paru dimanche dans le journal NZZ am Sonntag.

«Par contre, Baloise n'a pas de succès en Allemagne et n'en aura probablement jamais. Pour cette raison, (le groupe bâlois) devrait se retirer» du marché outre-Rhin, a ajouté M. Förberg. Ce dernier a également critiqué le ratio coût-revenus de la banque Baloise, «l'un des plus élevés de toutes les banques en Suisse».

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Les projets de relance présentés l'automne dernier «ne sont pas suffisants pour transformer Baloise en une société de premier plan», a martelé le responsable. Ce dernier a dit «s'attendre à ce que de nouvelles mesures soient prises» par la direction de l'assureur.

Lors de la prochaine assemblée générale du 25 avril, un associé de Cevian, Robert Schuchna, devrait faire son entrée au conseil d'administration de Baloise. «Alors commencera le véritable travail», a lancé Lars Förberg.

Fin janvier, Baloise avait annoncé se recentrer sur son savoir-faire de base et devenir plus rentable. Le groupe rhénan est désormais concentré sur l'exécution de sa stratégie, qui prévoit notamment la suppression de 250 des 7300 postes à temps plein que compte l'entreprise, avait assuré son directeur général Michael Müller.

Dans ce contexte de recentrage, Baloise avait annoncé fin octobre 2024 céder les titres du portefeuille de l'assureur numérique Friday à l'allemand Allianz Direct Versicherung. Environ un quart des 25 projets de croissance ont été vendus, transformés ou liquidés.

La fin de cette stratégie de croissance a pesé à hauteur de 100 millions de francs sur les comptes en 2024, mais aucune autre charge n'est attendue. Le groupe veut améliorer ces prochaines années le rendement des fonds propres, passé sous 10%, vers les 12% à 15%. L'objectif d'ici fin 2027 est de générer au total plus de 2 milliards de francs de liquidités, afin de reverser au moins 80% des bénéfices aux actionnaires sous forme de dividende et de rachat d'actions.

Le patron de Baloise avait par contre rejeté la demande de Cevian de quitter le marché allemand. L'assureur compte bien «avoir du succès» outre-Rhin, avait souligné M. Müller. (awp/hzi/ps)