Pour l'exercice en cours, les experts de Swiss Re anticipent un total de 108 milliards de dollars (94,4 milliards de francs), en recul de près d'un quart (-23%) par rapport à 2022, mais toujours supérieur aux 99 millions de moyenne sur les dix dernières années.
"L'effet cumulatif d'événements fréquents et peu dommageables, ainsi que l'augmentation de la valeur des biens immobiliers et des coûts de réparation, ont un impact important sur la rentabilité d'un assureur sur une longue période", explique Jérôme Jean Haegeli, économiste en chef du numéro deux mondial de la réassurance, cité jeudi dans un communiqué.
"La fréquence élevée des orages violents en 2023 a été un test de rentabilité pour le secteur de l'assurance primaire", poursuit l'expert. Au cours des 30 dernières années, les pertes occasionnées par les tempêtes violentes ont augmenté de 7% par an.
Plus de 50 milliards aux USA
Aux Etats-Unis, où ont été recensés depuis janvier pas moins de 18 évènements ayant coûté chacun au moins un milliard de dollars, la barre des 50 milliards de dollars a été pour la première fois dépassée, un montant appelé à croître si l'on en croit les experts de Swiss Re. En Europe, l'Italie a été le pays le plus touché, avec plus de 3,3 milliards de dommages assurés.
Le tremblement de terre qui a frappé simultanément la Turquie et la Syrie en février est le sinistre le plus coûteux de l'année, avec des pertes assurées de 6 milliards de dollars. Le séisme qui a endeuillé le Maroc en septembre, le plus fort à frapper le pays depuis 1900, "montre que les zones rurales ne sont pas à l'abri des sinistres de grande ampleur et qu'elles doivent être incluses dans les efforts de prévention visant à améliorer la résilience".
A l'échelle mondiale, les différents évènements ont causé en 2023 un préjudice économique estimé à 269 milliards de dollars, causé pour l'essentiel (96,7%) par les catastrophes naturelles. Au niveau des dommages assurés, ce segment affiche un recul d'un quart à 100 milliards, alors que les catastrophes d'origine humaine ont crû de 9% à 8 milliards, tout en restant en dessous des 10 milliards de moyenne sur dix ans. (awp/hzi/ps)