Rappelant l'acceptation par le peuple de la 13e rente AVS, l'Uranaise a parlé de «contrat intergénérationnel» afin d'assurer à long terme le versement des rentes. Le fonds complémentaire, alimenté par un montant unique de 514 francs versé par l'Etat à chaque naissance en Suisse, devait être géré en parallèle du fonds de compensation AVS.
La Suisse compte quelque 90'000 naissances par an. Si 514 francs étaient versés au fonds pour chacun de ces enfants, le montant total en faveur de l'AVS s'élèverait à 46,26 millions de francs par an, a calculé Mme Z'graggen. En supposant que le rendement de placement moyen sera de 5% (comme c'est le cas pour le fonds AVS) sur une période de 65 ans, le montant final serait de quelque 21 milliards de francs.
Il n'est jamais trop tard pour faire quelque chose pour le futur, a lancé Mme Z'graggen. Et de plaider en faveur d'un «modèle créatif».
Le Conseil fédéral contre
Le Conseil fédéral était opposé. La solidarité est au cœur des prestations et du financement de l'AVS. Elle repose, d'une part, sur le principe selon lequel les personnes en âge de travailler financent les rentes des retraités. D'autre part, elle comporte une solidarité entre riches et pauvres. Ceux qui gagnent beaucoup paient davantage que ce qu'ils obtiendront plus tard, puisque la rente est plafonnée.
Le fonds proposé ne contribuerait pas à renforcer le contrat intergénérationnel et la confiance en l'AVS. Au contraire, un tel fonds parallèle, financé par la Confédération, serait en contradiction avec le principe même d'une prévoyance vieillesse financée par un système de répartition.
Au final, le système de prévoyance s'en trouverait complexifié, moins transparent et pas nécessairement plus solidaire. Par ailleurs, la situation tendue des finances fédérales ne permet pas la création d'un fonds supplémentaire financé par la Confédération. (awp/hzi/ps)