A cinq semaines des votations du 22 septembre, 51% des personnes interrogées auraient voté en faveur de l'initiative «Pour l'avenir de notre nature et de notre paysage». Elles auraient dit non à 43%, indique le sondage de l'institut gfs.bern publié vendredi. Mercredi, le premier sondage Tamedia donnait un résultat similaire.

Le sondage montre de profonds clivages: la gauche et les Vert'libéraux disent résolument oui au texte déposé en septembre 2020 par des organisations environnementales et de protection du paysage et du patrimoine. Le Centre le refuse à 56%, le PLR et l'UDC à plus de 70%.

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Les hommes et les personnes vivant à la campagne sont en majorité opposés à l'initiative, alors que les femmes et les habitants des agglomérations y sont favorables. Le projet reçoit par ailleurs un soutien plus appuyé en Suisse romande (57%) qu'en Suisse italophone (51%) ou alémanique (49%).

Selon les auteurs de l'enquête, «c'est la façon de voir le problème qui est décisive»: les personnes convaincues que l'on en fait déjà assez pour lutter contre la diminution de la biodiversité seront plus enclines à voter non. Celles qui voient des milliards de coûts déferler sur la Suisse si l'on ne s'engage pas plus penchent, elles, vers le oui.

Dans ce contexte, si les initiants parviennent à présenter la biodiversité comme un problème sous-estimé, ils pourraient conserver leur majorité.

En revanche, plus les opposants insistent sur les mesures déjà prises et les pressions s'exerçant sur l'agriculture, plus le soutien au projet risque de s'éroder - un scénario classique pour une initiative populaire. Près des trois quarts des personnes interrogées estiment d'ailleurs que le projet sera finalement rejeté le 22 septembre.

Majorités tout sauf claires

Le suspense règne aussi pour le second objet soumis au peuple le 22 septembre, la réforme du 2e pilier. Le projet du Conseil fédéral et des Chambres ne recueille actuellement qu'une majorité relative de 49% de oui, contre 39% de non. Le sondage Tamedia prévoyait quant à lui un large rejet du texte, avec 59% de non et seulement 33% de oui.

La réforme est soutenue par les partisans des partis de centre-droit (PLR, Centre, Vert'libéraux) et rejetée par les socialistes. Les Vert-e-s (42% de oui contre 38% de non) et l'UDC (46% de oui, 42% de non) sont divisés.

Deux autres groupes sont plutôt opposés au projet: la Suisse romande (43% de oui contre 40% de non) et les personnes ne faisant pas confiance au gouvernement. Les femmes, elles, sont moins souvent résolues que les hommes, mais soutiennent malgré tout le projet à une majorité relative (48%). Les hommes soutiennent le texte à hauteur de 52%.

L'argument qui fait le plus mouche est celui selon lequel il est important d'améliorer la situation des personnes travaillant à temps partiel, en particulier des femmes (87%). Dans le camp du non, l'argument le plus efficace est celui d'une "arnaque", les salariés versant des cotisations plus élevées pour recevoir, plus tard, des rentes plus faibles (51%).

Evolution possible

Pour les deux objets, la formation de l'opinion est peu avancée et des changements sont à attendre alors que les campagnes viennent de démarrer, selon les auteurs de l'étude. C'est en particulier le cas pour la réforme de la LPP, où seuls 44% des sondés expriment des intentions de vote fermes et 12% sont encore totalement indécis.

Une majorité des sondés estiment que le texte devrait au final être approuvé de justesse. Mais «les arguments contre pèsent déjà lourd en situation de départ», avertit gfs.bern.

L'enquête a été réalisée entre le 29 juillet et le 12 août auprès de 12'332 titulaires du droit de vote. La marge d'erreur est de +/- 2.8 points de pourcentage. (awp/hzi/ps)