Trois textes en particuliers sont visés: la Taxonomie européenne, la directive sur les rapports de durabilité des entreprises (CSRD) et la directive sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité (CSDDD, aussi appelée CS3D).

Ils sont des «piliers fondamentaux de l'architecture politique de la finance durable de l'Union européenne», défendent les 211 signataires dans une déclaration commune, dont 162 gestionnaires de fonds tels que Axa IM, La Banque Postale Asset Management (LBP AM) et sa filiale La Financière de l'Echiquier, Robeco, Pictet AM, Sycomore AM ou encore Ofi Invest AM.

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La Commission européenne prévoit de présenter, le 26 février, une législation «omnibus» pour simplifier ces réglementations jugées trop complexes par plusieurs parties prenantes.

La CSRD a par exemple été qualifiée de «délire bureaucratique» par le directeur général de la banque BNP Paribas en novembre, ou encore d'«enfer pour les entreprises» par la porte-parole du gouvernement français Sophie Primas en janvier.

Fin janvier, les trois plus gros patronats européens ont quant à eux adressé une lettre à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, lui demandant que la loi "Omnibus" allège ces circulaires européennes à visée sociétale et environnementale (Taxonomie, CS3D, CSRD et CBAM).

La France a aussi demandé à l'UE de repousser la directive CS3D.

Face à ces levées de boucliers, «le message principal, en tant qu'investisseur, est de réaffirmer notre besoin d'avoir accès à des informations extra-financières de qualité, même si l'on soutient le besoin de simplification et d'harmonisation entre les textes», commente auprès de l'AFP Mathilde Dufour, responsable de la recherche développement durable du fonds d'investissement Mirova, signataire de la déclaration commune et filiale de Natixis Investment Managers (groupe BPCE).

La réglementation européenne pour les entreprises souffre d'un «effet d'empilement des textes, qui ne se parlent pas toujours entre eux» et qui méritent une «simplification», dit-elle. «Attention cependant à ne pas avoir un effet de balancier trop fort, qui amènerait à revenir sur des engagements qui répondent aux besoins des investisseurs d'avoir accès à une information ESG (critères environnementaux, sociaux et de gouvernance) de qualité».

La publication est menée par le Forum Européen de l'Investissement Durable, l'Institutional Investors Group on Climate Change (IIGCC) et l'organisation Principles for Responsible Investment (PRI).

Plusieurs investisseurs institutionnels sont également signataires, tels que la MAIF, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) et le New Zealand Superannuation Fund. (awp/hzi/ps)