La note la plus élevée octroyée par Fitch à la Suisse est le reflet d'une "économie à forte valeur ajoutée, avec des indicateurs de revenus et de gouvernance supérieurs au niveau médian de ses pairs notés", fruit d'une politique économique et fiscale prudente ainsi que d'un faible niveau d'endettement.
L'absorption du numéro deux bancaire helvétique par le numéro un ne devrait pas se traduire par un impact budgétaire immédiat, malgré les 109 milliards de francs de garanties octroyées par la Confédération dans le cadre de la transaction, correspondant à 14% du produit intérieur brut (PIB). "L'acquisition de CS par UBS, facilitée par le gouvernement, a permis d'éviter un défaut de paiement incontrôlé d'une banque d'importance systémique mondiale et une crise du secteur bancaire suisse", estiment les experts de Fitch.
Ils relèvent toutefois la présence d'éléments qui ont "entamé la confiance de certaines parties prenantes", citant notamment l'incertitude entourant la couverture à hauteur de 9 milliards de pertes liées à la liquidation de certains actifs de CS, ainsi que l'impact de la radiation des emprunts AT1 sur "la capacité future des banques à émettre des instruments de capital assortis d'une clause de dépréciation".
Reste que la Confédération peut se targuer de finances publiques en bonne santé, comme en atteste un excédent budgétaire de 1,0% du PIB en 2022 (qui devrait être ramené à 0,3% en 2023 en raison de l'inflation), découlant d'une prudence largement soutenue politiquement et basée sur la règle du "frein à l'endettement", ancrée dans la constitution helvétique à l'issue d'une votation populaire fin 2001.
Au chapitre macro-économique, Fitch prédit à l'économie helvétique un ralentissement de la croissance pour l'année en cours, à 0,8%, après 2,1% l'an dernier, en raison "des effets du resserrement de la politique monétaire et de l'affaiblissement de la demande extérieure". (awp/hzi/ps)