La première des deux motions a recueilli 278 voix sur les 287 nécessaires pour faire tomber le gouvernement d'Elisabeth Borne. Le vote sur ce texte, initié par le groupe indépendant Liot avec le soutien de la gauche, a été très serré ce qui a fait immédiatement réagir les oppositions.
Ceints de leur écharpe tricolore, les élus de gauche ont aussitôt brandi debout dans l'hémicycle des pancartes proclamant "64 ans, non", "on continue" ou "RIP" comme référendum d'initiative partagée, qu'ils veulent lancer.
La seconde motion, déposée par les députés RN, n'a recueilli que 94 voix sur les 287 nécessaires. La gauche comme le groupe RN ont déjà annoncé des saisines du Conseil constitutionnel, qui devra se prononcer avant une promulgation du projet de réforme très contesté.
Macron silencieux depuis jeudi
Ces motions sont consécutives au recours jeudi par le gouvernement à l'article 49.3 de la Constitution, qui permet une adoption d'un texte sans vote si aucune motion de censure n'aboutit.
Emmanuel Macron, véritable initiateur du "49.3" et qui était resté silencieux sur le sujet depuis jeudi, a, dans un message aux présidents du Sénat et de l'Assemblée transmis à l'AFP, exprimé "son souhait que le texte sur les retraites puisse aller au bout de son cheminement démocratique dans le respect de tous".
Après deux mois de concertations et une intense mobilisation syndicale et populaire contre le projet, le passage en force de l'exécutif avec l'usage du 49.3 a été vilipendé par l'opposition.
Une réforme jugée "injuste"
Depuis le 19 janvier, des centaines de milliers de personnes ont manifesté à huit reprises pour dire leur refus de cette réforme, dont la mesure phare, le recul de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, cristallise la colère. Les opposants à la réforme la jugent "injuste", notamment pour les femmes et les salariés aux métiers pénibles. (awp/hzi/ps)