Brienz se trouve désormais en zone rouge, c'est-à-dire que son accès est interdit jusqu'à nouvel avis. Les animaux domestiques et de ferme ont également été évacués.

Après l'ultimatum de 13h00, des responsables des autorités communales et cantonales ainsi qu'une douzaine de sapeurs-pompiers et deux policiers ont effectué une ronde de contrôle dans tout le village. Plus personne ne se trouvait sur place, a indiqué la commune.

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«Les pompiers ont frappé à toutes les portes et vérifié par les fenêtres que rien n'a été oublié», a précisé à Keystone-ATS Pascal Porchet, chef de l'Office cantonal de la protection militaire et civile.

«Un sentiment particulier»

«Durant l'heure où nous avons inspecté le village, nous avons entendu à plusieurs reprises des bruits de roches se détachant de la pente», a indiqué à Keystone-ATS Daniel Albertin, maire de la commune d'Albula, dont Brienz fait partie. Il a réaffirmé que la décision de faire évacuer le village était la bonne.

«Quand on traverse le village vide où tous les volets sont fermés, c'est un sentiment particulier», a-t-il encore confié.

Les 91 habitants qui ont dû quitter leur maison ont trouvé un logement pour les mois à venir. Personne ne devra donc loger à l'hôtel.

Les deux routes d'accès à Brienz sont désormais barrées. Bloquées par des blocs de béton, elles sont fermées à toute forme de mobilité, y compris la marche et le vélo. Toute personne enfreignant ces règles s'expose à une amende pouvant aller jusqu'à 5000 francs.

Afin de faire respecter l'interdiction d'accès et de garantir la sécurité, le village est surveillé de manière électronique, a aussi indiqué la commune. Une interdiction de survol a été décrétée pour l'ensemble de la zone.

Une unique lumière

Pour que les habitants puissent rentrer chez eux, il faudrait un changement significatif de la situation, a estimé le maire d'Albula. Et les précipitations attendues ces prochains jours pourraient bien au contraire contribuer à augmenter la vitesse des masses rocheuses en mouvement au-dessus de Brienz, a-t-il dit.

Il a rappelé que, ces derniers jours, la roche a bougé de 20 cm par jour en direction de la vallée. «Le scénario d'un retour de la population au printemps 2025 est tout à fait réaliste», a pour sa part estimé Pascal Porchet.

Mais en attendant, Brienz restera un village déserté. Dès ce soir, la seule lumière qui brillera dans le village sera celle de l'église St Callistus. A l'intérieur de sa cloche figure l'inscription suivante, gravée en 1912: «Saint Callistus, de ta main puissante, freine les rochers qui dévalent et protège, ô saint patron, ce lieu». Une incantation pour que, cette fois encore, comme en juin 2023, le village soit épargné par l'éboulement.

Une situation suivie de près

Le 16 juin 2023, quelque 1,2 million de mètres cubes de roche se sont effondrés en direction du village, qui avait été préalablement évacué. L'énorme masse d'éboulis s'est cependant arrêtée juste avant le village, n'emportant qu'une petite cabane.

Le mouvement des roches est sous haute surveillance. Pour tenter de ralentir le glissement de terrain, des travaux ont commencé en août pour construire une galerie de drainage de 2,3 kilomètres de long. La fin des travaux est prévue pour l'été 2027. (awp/hzi/ps)