Allaitement possible après un cancer du sein

Selon deux études internationales présentées lors de cette grand-messe qui a réuni plus de 30.000 médecins spécialistes et chercheurs du monde entier, les femmes qui allaitent après avoir reçu un traitement contre le cancer du sein ne sont pas confrontées à un risque accru de récidive.

C'est également vrai pour celles porteuses d'une mutation génétique (BRCA) qui augmente considérablement le risque de développer un tel cancer.

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On s'inquiétait auparavant de la grossesse et de l'allaitement après la maladie, car les deux impliquent des changements dans les taux d'hormones.

«Ces résultats sont essentiels pour les femmes qui souhaitent tomber enceintes et allaiter leur bébé après un cancer du sein», a déclaré Fedro Alessandro Peccatori, directeur de l'unité de procréation de l'Institut européen d'oncologie, à Milan (Italie), co-auteur d'une étude.

Double immunothérapie pour un cancer du poumon

Dans ce cancer, l'immunothérapie, qui consiste à stimuler le système immunitaire pour l'amener à lutter contre les tumeurs, a déjà fait ses preuves.

Samedi, les résultats d'une étude de phase 2 ont montré des résultats prometteurs pour des patients atteints d'un cancer du poumon dit "non à petites cellules" métastatique, une maladie qui touche plus de 15.000 personnes chaque année en France.

L'idée: associer cette fois non pas une mais deux immunothérapies à la chimiothérapie. «En visant une deuxième cible du système immunitaire et en combinant ces traitements, il semble qu'on améliore les taux de réponse, c'est-à-dire le nombre de patients chez qui la tumeur diminue», s'est félicité auprès de l'AFP Nicolas Girard, oncologue à l'Institut Curie à Paris.

Un cancer lié à la grossesse presque éradiqué

Une association d'immunothérapie et de chimiothérapie a donné d'excellents résultats contre une forme très rare de cancer lié à une grossesse (1 cas pour 10'000 grossesses), qui se développe à partir du placenta.

Grâce à cette combinaison de traitements, 96% des cancers d'un groupe de patientes ont été éradiqués. «Un résultat exceptionnel», s'est réjoui Benoît You, cancérologue aux Hospices civiles de Lyon (France), qui a présenté cette étude.

L'intelligence artificielle pour une médecine personnalisée

Un modèle à base d'intelligence artificielle de «deuxième génération» a ouvert lundi la voie aux traitements du futur.

Cet algorithme gigantesque travaille à partir d'une banque de données de plus d'un milliard d'images de tumeurs provenant de quelque 30.000 patients aux Etats-Unis.

«Un changement d'échelle» pour ce modèle capable de «détecter un certain nombre d'anomalies moléculaires et mutations que l'oeil humain n'est pas toujours en mesure de voir», a commenté à l'AFP Fabrice André, directeur de la recherche du centre français anti-cancer Gustave-Roussy.

A terme, les médecins misent sur cette aide de l'IA pour être en mesure de proposer des traitements personnalisés à chaque patient.

Des espoirs pour préserver les organes touchés

L'immunothérapie associée à la radiothérapie avant la chirurgie améliore la survie globale dans un nombre croissant de cancers (sein, vessie, col de l'utérus...): voici l'un des principaux messages du congrès de l'Esmo.

Mais il semble aussi que des traitements donnés avant la chirurgie permettent de plus en plus de "préserver les organes" lors d'un cancer, a expliqué Fabrice André. «Or, la préservation des organes, c'est absolument majeur pour avoir une qualité de vie qui se rapproche le plus possible de la norme», a-t-il souligné.

Lundi, une étude a notamment montré des résultats encourageants sur la capacité à préserver le rectum lors d'un cancer touchant cette partie du tube digestif, une fois que les traitements ont permis une disparition complète de la tumeur.

«Jusqu'à présent, le standard c'était la chirurgie mais il semble que nous entrons dans une nouvelle ère, dans laquelle l'opération pourra être évitée», s'est réjoui David Sebag-Montefiore, oncologue et professeur à l'université de Leeds (Grande-Bretagne).

Une avancée qui pourrait concerner d'autres cancers comme ceux de la sphère ORL ou du poumon. (awp/mc/ps)