Cet avertissement survient alors que BPM doit valider, lors d'une assemblée générale de ses actionnaires le 28 février, l'augmentation du prix de l'OPA sur Anima de 6,20 à 7 euros le titre.

«UniCredit réaffirme qu'elle n'a pas pris de décision sur les conditions de l'offre», a indiqué M. Orcel dans un communiqué.

Il a mis en garde les actionnaires de la troisième banque italienne contre «les risques et incertitudes liés aux propositions qui leur ont été faites et les possibles conséquences de leurs décisions», notamment sur les fonds propres de BPM.

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M. Orcel a laissé aussi entendre aux actionnaires que, si UniCredit se retire, le titre de BPM pourrait chuter.

«Allégations dangereuses»

Ce sont des «allégations très dangereuses» qui visent à «influencer le vote des actionnaires lors de l'assemblée», a rétorqué le directeur général de Banco BPM, Giuseppe Castagna, dans un entretien à Bloomberg TV.

«Ce type essaie bien sûr de jouer un jeu. Il est très doué pour cela. Il veut faire baisser nos actions et faire monter les siennes, mais nous répondrons aussi sur un plan légal à ce genre d'allégations», a-t-il lancé.

Lors d'une réunion avec des investisseurs à Londres, «on nous a dit qu'il essayait de faire peur aux actionnaires en disant que nous n'aurions pas assez de capital», a raconté M. Castagna.

«Je peux rassurer nos actionnaires, nous aurons assez de capital», a-t-il affirmé.

Le conseil d'administration de BPM a approuvé la semaine dernière la hausse du prix pour Anima, une décision qui doit être entérinée en assemblée générale.

Cette convocation a été rendue nécessaire par le «principe de passivité» imposée à Banco BPM par l'offre d'UniCredit, qui limite les prises de décisions stratégiques de ses dirigeants.

BPM a annoncé avoir reçu des engagements d'adhésion à son OPA sur Anima de Poste Italiane et du Fonds stratégique italien (FSI) pour des actions correspondant à 21% du capital, ce qui lui permettra de "dépasser les 43%". BPM détient déjà 22,38% d'Anima.

«Offre insuffisante»

La deuxième banque italienne UniCredit avait lancé fin novembre une OPE sur Banco BPM, la valorisant à 10,1 milliards, alors que sa cible s'était engagée peu auparavant dans une OPA sur Anima.

Banco BPM, issue en 2017 de la fusion entre Banco Popolare et Banca popolare di Milano, a jugé largement insuffisante l'offre de sa rivale.

A la mi-décembre, le conseil d'administration de BPM avait demandé au gendarme boursier italien, la Consob, de prendre des mesures afin de «protéger toutes les parties prenantes (de BPM, ndlr) et du marché» et bloquer l'offensive d'UniCredit.

BPM a assuré qu'une fusion avec UniCredit entraînerait 6000 suppressions d'emplois, compte tenu des synergies de coûts de 900 millions par an invoquées par sa rivale. UniCredit avait qualifié de «pure conjecture» ces accusations, estimant avoir fait ses preuves «dans la gestion de son personnel». (awp/hzi/ps)