La gardienne du franc souligne que «cette perte rend impossible toute distribution au titre de l'exercice 2023» et que «cela vaut aussi bien pour le versement d'un dividende aux actionnaires de la BNS que pour la distribution d'un bénéfice à la Confédération et aux cantons», selon le communiqué.
Un bénéfice de 4 milliards de francs a découlé des positions en monnaies étrangères. En 2022, celles-ci avaient entraîné une perte de 131,5 milliards. Le produit des intérêts s'est élevé à 10,1 milliards de francs, celui des dividendes, à 3,6 milliards, et les charges d'intérêts ont atteint 1 milliard. A l'inverse, des pertes de change ont totalisé 58 milliards de francs.
Le stock d'or, qui est resté inchangé à 1040 tonnes, a généré une plus-value de 1,7 milliard. Au 31 décembre 2023, le prix du kilogramme d'or s'élevait à 55'593 francs, soit une augmentation de 3,1% sur un an.
En revanche, les positions en francs ont enregistré une perte de 8,5 milliards de francs. Celle-ci résulte principalement de la rémunération des avoirs en comptes de virement (7,4 milliards de francs). Les opérations destinées à résorber des liquidités ont entraîné des charges d'intérêts s'élevant à 2,5 milliards de francs.
Les charges d'exploitation se sont élevées à 0,4 milliard. Après la prise en compte du solde négatif de la réserve pour distributions futures de 39,5 milliards de francs, la perte portée au bilan s'établit à 53,2 milliards.
Provisions en hausse
«L'objectif de la Banque nationale est d'avoir un bilan solide et des fonds propres suffisants pour pouvoir absorber des pertes, même importantes», rappelle l'institut.
Un montant de 10,5 milliards de francs a été attribué à la provision pour réserves monétaires, à comparer avec les 9,6 milliards de 2022. «Le taux de croissance moyen du PIB (produit intérieur brut) nominal ayant été de seulement 1,9% au cours des cinq dernières années, la règle de la dotation minimale de 10% s'applique à l'exercice 2023», explique la BNS. Le solde de la provision pour réserves monétaires passe ainsi de 105,2 milliards de francs à 115,8 milliards.
En 2022, la BNS s'était déjà abstenue de tout versement, quand en 2021, six milliards de francs avaient été redistribués à la Confédération et aux cantons.
Ces derniers ont déploré en janvier une perte de subsides «douloureuse» pour la deuxième année consécutive, alors que les dépenses, en particulier dans le domaine de la santé et du social, pèsent sur les budgets cantonaux. (awp/hzi/ps)