«Au niveau sécurité, on n'a rien à se reprocher car personne n'aurait pu imaginer une telle tempête sur une ville et pas au sommet d'une montagne. L'anémomètre s'est bloqué à 217 km/h. C'était complètement hors normes. Dans l'ensemble, la ville a bien résisté en regard de la violence des événements», a déclaré à Keystone-ATS Jean-Daniel Jeanneret, conseiller communal de La Chaux-de-Fonds.

Une année après, on «reste toujours anxieux face à la météo qui pourrait arriver. En hiver, on était habitué aux météos extrêmes, mais maintenant on a aussi de l'appréhension l'été», a ajouté celui qui était au front lors de cette catastrophe.

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Ancien conservateur du patrimoine, Jean-Daniel Jeanneret a été très ému de voir le clocher du Temple des Eplatures, un élément historique, être balayé par la tempête. La pose d'une nouvelle structure sur le temple le 3 juillet était «très émouvante». Cela a été possible grâce à la générosité de certains donateurs et notamment celle de Léonard Gianadda, "qui s'est très rapidement manifesté et qui a versé un montant significatif".

Au total, la Ville de La Chaux-de-Fonds a reçu au 1er juin 4,6 millions de francs de promesses de dons ou d'argent versé sur les trois fonds ouverts par la Ville, en faveur des arbres, des parcs ou de la reconstruction. La Chaîne du bonheur a mis à disposition 200'000 francs et La Croix-Rouge également un certain montant. Cet argent est exclusivement à disposition des tiers qui font face à des coûts résiduels non remboursés par les assurances.

Environ 3,4 millions de francs sont dévolus aux arbres, grâce à 900 donateurs qui ont versé entre 10 francs et 700'000 francs, a expliqué Floriane Mamie, chancelière. Des collectivités publiques ont fait preuve de solidarité, comme celle de Genève qui a financé 400 nouveaux arbres ou Winthertour (ZH), avec une plantation prévue cet automne au Bois-du Petit Château.

Dégâts aux arbres: 5,25 millions

Les personnes ou entités qui ont donné de l'argent à l'association citoyenne «Des arbres pour rêver demain», créée quelques jours après la catastrophe, ne sont pas comptées dans ces chiffres. L'association, qui a récolté 1,25 million de dons, a versé le 21 juin 45'000 francs à la Ville pour financer deux plantations d'arbres, l'une à la piscine, l'autre au collège des Endroits.

Les dégâts aux arbres se chiffrent à 5,25 millions de francs. Les dommages causés aux bâtiments sont estimés à 117,15 millions, selon l'Etablissement cantonal d'assurance et de prévention (ECAP), avec 2989 sinistres déclarés. Les assureurs privés ont dû verser des dizaines de millions de francs, avant tout pour des véhicules.

«Encore un certain nombre des bâtiments touchés doivent faire l'objet de travaux de rénovation, même si la majorité a été remise en état. Les deux entreprises très fortement impactées au Crêt-du-Locle sont à bout touchant pour les travaux qui devraient se finir d'ici à la fin de l'été», a expliqué Jean-Daniel Jeanneret. Le travail sur les toits en ville devrait être résorbé d'ici à l'année prochaine.

A part celles subies par les victimes, les traces les plus visibles de la tempête touchent les arbres urbains où plus de 2500 ont été touchés. La canopée a subi une très forte diminution. Les principaux projets de replantation concernent le parc des Crétets et le parc Gallet ainsi que des cours d'école.

La forêt du Bois-Noir, rasée par la tempête, tout comme celle du Châpeau-Râblé fortement touchée, sont gérées différemment. La gestion forestière «est moins interventionniste que pour les arbres en ville», a expliqué le conseiller communal. La commune va aider aussi les particuliers à replanter les arbres fauchés. Par contre, l'argent récolté par "Des arbres pour rêver demain" ne servira qu'à des replantations dans l'espace public.

Par rapport aux arbres blessés, la Métropole horlogère a adopté la stratégie de couper uniquement certaines branches quand c'est possible. «On a freiné les ardeurs de quelques particuliers qui voulaient profiter de l'occasion pour abattre un arbre», a ajouté le conseiller communal. (awp/hzi/ps)

Tempête de La Chaux-de-Fonds: les victimes ont pu se sentir oubliées

Après la tempête qui s'est abattue le 24 juillet sur La Chaux-de-Fonds, le premier défi a été la sécurisation de la ville, en vue notamment de la rentrée scolaire car de nombreux arbres étaient tombés dans les cours d'école. Les victimes ont pu se sentir oubliées.

La catastrophe a fait un mort et une cinquantaine de blessés à différents niveaux. Comme l'a montré une émission de «Temps Présent» de la RTS, certaines victimes ont eu l'impression que ce qu'elles avaient vécu n'avait pas trouvé d'écho.

«La prise en charge médicale n'a pas nécessité de moyens extraordinaires. On a eu peu de renseignements car il y a le secret médical. Par contre, on a mis sur pied très rapidement une antenne psychologique», a expliqué à Keystone-ATS Jean-Daniel Jeanneret, conseiller communal.

«On a dû prendre des mesures pour la sécurisation de la ville qui était le premier défi. Comme la prise en charge des blessés était maîtrisée par les hôpitaux, on n'a pas eu de retour, selon lequel il fallait prendre des mesures qui sortent de l'ordinaire. Alors on ne s'en est plus occupé. C'est peut-être pour ça qu'il y a le sentiment que l'on ne s'est pas occupé des victimes», a ajouté celui qui était au front le 24 juillet.

Possible contre-expertise

La famille de l'homme de 48 ans, qui s'était réfugié dans son véhicule pour fuir les puissantes bourrasques et qui n'a pas survécu à la chute de la grue sur son véhicule, a déposé plainte. «Les discussions pour savoir si nous allons demander une contre-expertise privée sont toujours en cours», a déclaré à Keystone-ATS David Erard, avocat de la famille.

«Nous estimons que le rapport d'expertise judiciaire est lacunaire sur certains points. Plusieurs questions restent sans réponses», a ajouté l'avocat.

A défaut de contestation de l'expertise judiciaire, la procédure serait classée sans suite par le Ministère public. Le rapport d'expertise conclut que la grue est tombée en raison du vent, et non pas à cause d'une erreur humaine. (awp/hzi/ps)