"Le processus (de recrutement d'un nouveau directeur) est lancé", mais "le profil nécessaire à ce poste doit encore être passé en revue", a indiqué Mme Amstad dans un entretien paru mardi dans le journal Neue Zürcher Zeitung (NZZ).
Le candidat devra être capable de résister au stress, mais également avoir une force de proposition, a ajouté celle qui préside depuis 2021 le conseil d'administration de l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma). Le futur directeur "devra apporter une large expérience" afin d'être en mesure de gérer la surveillance des grands établissements financiers, a-t-elle complété.
Le gendarme de la place financière helvétique a été mis à rude épreuve ces derniers mois avec le plan de sauvetage de Credit Suisse, racheté en mars par son concurrent UBS pour le sauver de la faillite. Cette acquisition forcée a valu de nombreuses critiques à la Finma, ainsi que des procédures judiciaires pour l'annulation des emprunts convertibles AT1 pour environ 16 milliards de francs dans le cadre de cette opération hors norme.
Dans ce contexte tendu, le directeur de la Finma, Urban Angehrn, a annoncé le 9 septembre sa démission, expliquant son départ par la "charge de travail importante et prolongée" qui "a eu des conséquences sur (sa) santé". Il quittera son poste fin septembre et sera remplacé à titre intérimaire par Birgit Rutishauser, son adjointe.
Plus de pouvoir de sanction
Mme Amstad a admis que la Finma se trouvait "dans une situation exceptionnelle". Rejetant les critiques contre son style de direction, elle a souligné avoir "très bien travaillé et de manière intensive" avec M. Angehrn. "La direction opérationnelle est auprès du directeur (et) la stratégie incombe au conseil d'administration", qui a dû renforcer sa présence en cette période critique, a-t-elle insisté.
Revenant sur le rachat de Credit Suisse par UBS, Marlene Amstad a rappelé que deux solutions avaient été discutées en mars: la reprise par UBS ou un assainissement de Credit Suisse. Cette dernière option avait été préparée au niveau juridique et en coopération avec les autorités étrangères. Au final, le Conseil fédéral "a choisi la solution la moins risquée". Mais l'acquisition par la banque aux trois clés "n'était pas sans risque", a concédé la présidente.
Pour faire face aux nouveaux enjeux de la place financière suisse, la Finma est en train de renforcer ses effectifs. Le régulateur voudrait également être en mesure de prononcer des amendes et d'appliquer un régime de certification des cadres supérieurs ("Senior Management Regime"). Ce dernier, en vigueur notamment au Royaume-Uni, prévoit une plus grande responsabilisation des cadres dirigeants d'un établissement financier. (awp/hzi/ps)