Karin Keller-Sutter a estimé que le gouvernement avait agi dans le meilleur intérêt du pays en organisant rapidement la prise de contrôle de la deuxième plus grande banque de Suisse par UBS, sa principale rivale dans le pays.
A la suite des craintes d'une crise bancaire mondiale le mois dernier, la confiance des investisseurs dans Credit Suisse s'est effondrée le 15 mars, le gouvernement ayant alors orchestré une prise de contrôle le week-end précédant la réouverture des marchés le 20 mars.
Quelque 109 milliards de francs ont été mis sur la table, entre les garanties gouvernementales et les liquidités mises à disposition par la Banque nationale suisse.
"Etant donné les circonstances, nous avons agi au mieux pour minimiser le fardeau pour l'Etat et les contribuables", a souligné Mme Keller-Sutter.
"Il ne faut pas oublier que sans une intervention déterminée des autorités, l'alternative aurait été une faillite de Credit Suisse le lundi matin, accompagnée d'un probable effondrement de l'économie suisse", a-t-elle fait valoir.
"Pourquoi? Parce qu'au fil des ans a régné une culture qui semble avoir créé de mauvaises incitations. Parce qu'il y a eu beaucoup de scandales", a estimé la conseillère fédérale.
Comme UBS, Credit Suisse figure parmi les 30 banques dans le monde jugées d'importance mondiale pour le système bancaire international et donc trop grandes pour faire faillite.
Mais ces dernières années, il s'est retrouvé englué dans une série de scandales et lors de l'effondrement de trois banques régionales américaines en mars, il est apparu comme le maillon faible de la finance mondiale.
Les pourparlers pour sa prise de contrôle par UBS ont été menés à la hâte au Département fédéral des Finances et l'accord de 3,25 milliards de dollars a été annoncé dans la soirée du 19 mars.
Quant à savoir si des cadres seraient traduits en justice, la ministre a répondu: "c'est difficile et complexe".
Elle a estimé que la priorité du gouvernement était d'achever la fusion. UBS avait indiqué mercredi qu'il devrait boucler la prise de contrôle dans les prochains mois.
Mme Keller-Suter a répondu au journal qu'il était trop tôt pour parler de la structure future d'UBS, qui deviendra une mégabanque avec quelque 5000 milliards de dollars d'actifs investis.
Elle a précisé que le gouvernement devrait analyser ce qui s'est passé dans son intégralité, puis adapter la réglementation sur les banques considérées comme trop grandes pour faire faillite
"N'oublions pas que nous avons été confrontés à une crise de confiance et comme je l'ai dit le 19 mars, la confiance ne peut pas être réglementée", a dit la ministre. (awp/hzi/ps)