Indicateur avancé publié depuis plus de dix ans, le Swiss Real Estate Sentiment Index (Sresi) a dégringolé en 2023 - et pour la deuxième année consécutive - à une valeur plancher, soit -77,4 points, indique KPMG jeudi. Il avait déjà chuté à -32,5 points lors de la précédente édition.
Par rapport à 2020, les taux d'intérêt sont perçus comme un risque par deux fois plus de personnes interrogées, précise le communiqué. Les auteurs de l'étude citent également la "perception de la baisse de la valeur des biens immobiliers" et le renforcement de la réglementation comme des facteurs prépondérants dans l'évolution défavorable de l'indice.
La proportion de sondés qui s'attendent à une forte baisse des prix (plus de 3%) a pratiquement doublé en un an, bien qu'une large majorité table plutôt sur un léger repli de 0,5 à 3%. Le Tessin, la Suisse orientale et l'Espace Mittelland seraient les régions les plus touchées par le recul des prix. Des augmentations légères sont prévues à Zurich et dans la région lémanique.
Plus d'un milliard investi à Genève
Les participants au sondage anticipent un tassement des prix pour l'ensemble des catégories de biens immobiliers, surtout pour les surfaces commerciales. Les prévisions sont un tant soit peu plus favorables pour les logements, plus d'un quart des sondés misant sur une progression.
Les attentes s'avèrent négatives quelle que soit la catégorie de participants au sondage, les sociétés immobilières étant les plus pessimistes, suivies par les assurances puis les investisseurs professionnels et privés. KPMG a interrogé plus de 350 acteurs du secteur immobilier en Suisse, représentant un volume d'investissement de 350 milliards de francs.
Le géant du conseil publie également des statistiques du marché immobilier genevois portant sur le 1er semestre 2023. Sur les six premiers mois de l'année, les investissements ont atteint 1,1 milliard de francs, soit un plongeon de près d'un quart (24%) sur six mois et de plus de la moitié (53%) en rythme annuel. La hausse des taux d'intérêt est désignée responsable de ce développement. Une majorité des placements (62%) a été réalisée entre janvier et mars.
Face à ces incertitudes, les investisseurs devraient rester sélectifs pour leurs acquisitions sur le marché genevois et adopter une approche prudente pour la fixation du prix, affirme KPMG. Le rendements devraient continuer à progresser sur les biens résidentiels et les bureaux, alors que la tendance négative devrait se poursuivre du côté des surfaces commerciales. (awp/hzi/ps)