Le PS, à l'origine de l'initiative pour plafonner les primes à 10% du revenu, regrette le non du peuple. Les primes maladie continueront de peser massivement sur la population. «On doit trouver quelque chose pour une santé abordable», a déclaré Samuel Bendahan (PS/VD). Le PS va donc relancer l'idée de la caisse publique unique par le biais d'une initiative au début de l'année prochaine.

Pour le Centre, qui défendait l'initiative pour un frein aux coûts dans la santé, la déception est aussi palpable. Le peuple veut des mesures rapides pour répondre durablement et efficacement au problème de l'explosion des coûts. «La politique ne peut plus laisser aux seuls acteurs de la santé le soin de trouver des solutions. Elle doit mettre un pilote dans l'avion», estime Isabelle Chassot (Centre/FR).

Partner-Inhalte
 
 
 
 
 
 

Toutes les idées doivent être mises sur la table. Les caisses régionales pourraient aussi être une option, selon la Fribourgeoise. Et de rappeler que plusieurs projets sont en cours de discussion, comme le dossier électronique du patient ou la numérisation de la santé.

«Ni le Parlement, ni les acteurs de la santé ne pourront se défiler. La population nous attend au contour», a ajouté Benjamin Roduit (Centre/VS). Les contre-projets ne vont pas suffisamment loin pour des solutions durables, a averti Mme Chassot.

Non à un système à deux vitesses

Dans le camp adverse, le comité pour un double non s'est félicité du résultat net. «Les Suisses sont préoccupés par les coûts de la santé, mais sont aussi attachés à un système de qualité, et non un système à deux vitesses», a déclaré son co-président et conseiller national Cyril Aellen (PLR/GE). Aujourd'hui, tous les acteurs doivent se mettre autour de la table pour faire baisser les coûts.

Le PLR s'est aussi félicité de ce double non. «La classe moyenne est épargnée et une médecine étatique à deux vitesses est évitée». Le parti bourgeois soutient lui d'autres modèles d'assurance maladie qui offrirait une plus grande liberté de choix aux assurés.

Mais le soutien au financement uniforme des prestations ambulatoires et stationnaires (EFAS), qui sera probablement soumis au vote, sera déjà capital.

L'UDC partage l'idée que la forte croissance des coûts de la santé et l'augmentation constante des primes ne peuvent pas continuer. La responsabilité individuelle et la prévoyance individuelle doivent à nouveau être plus rentables pour les assurés, estime-t-il.

Röstigraben

L'initiative du PS pour l'allègement des primes a été plébiscitée par les Romands. Pour Pierre-Yves Maillard (PS/VD), la Suisse romande montre qu'il est possible d'avancer dans ce type de projet. Dans certains cantons alémaniques, certains ont fait campagne en disant qu'ils ne voulaient pas payer pour les Romands, selon Samuel Bendahan.

Dans les cantons où l'initiative du PS a obtenu une majorité, les syndicats s'engageront en faveur d'un plafonnement des primes à 10% du revenu, a indiqué l'Union syndicale suisse (USS).

Faîtières de la santé soulagées

Pour le comité opposé à l'initiative du Centre réunissant les faîtières médicales dont celle des médecins (FMH), du personnel infirmier (ASI) et celle des hôpitaux (H+), le rejet du texte montre que la Suisse est attachée à des soins de qualité pour toutes et tous. Et de rappeler que la pénurie de personnel qualifié constitue le plus grand danger dans l'immédiat.

Pour réformer le secteur de la santé, «ce ne sont pas de nouvelles règlementations qui sont nécessaires, mais la volonté de tous les acteurs - y compris politiques - d'aller les uns vers les autres». Et le comité de plaider pour des «solutions globales et partenariales». Pour Interpharma aussi, une approche globale est nécessaire pour résoudre le problème de l'évolution des coûts de la santé.

Pratiquement tous les partis et organisations demandent une mise en oeuvre rapide des contre-projets, en particulier celui relatif à la réduction des primes. De nombreux cantons ne respectent pas le nouveau taux minimum de la réduction des primes défini dans la loi. (awp/hzi/ps)