C'est ce que montre le premier sondage de Tamedia/20 Minuten publié mercredi. La part relativement élevée de personnes ayant répondu «plutôt oui» pour les deux initiatives relatives aux primes montre que la formation de l'opinion n'est pas encore terminée, précisent les auteurs. En général, le taux d'approbation baisse au cours de la campagne.
Lancée par le PS, l'initiative d'allègement des primes veut les plafonner à 10% du revenu disponible. Elle dispose actuellement de 60% d'opinions favorables contre 36% d'avis défavorables. Sans surprise, c'est auprès des sympathisants du PS que le texte trouve le plus d'approbation (87%). A l'inverse, les partisans du PLR sont ceux qui le rejettent le plus (61%).
Le taux d'approbation varie aussi en fonction du revenu et du niveau de formation. Trois quarts des personnes qui ont un revenu inférieur à 4000 francs par mois soutiennent l'initiative. A partir d'un revenu mensuel de 13'000 francs, le taux d'approbation chute à 50%. Les personnes qui n'ont suivi que l'école obligatoire approuvent le texte à 70% tandis que celles qui ont une formation universitaire le soutiennent à 53%. L'initiative convainc davantage en Suisse romande (69%) qu'en Suisse alémanique (57%).
Les arguments qui font le plus mouche auprès des partisans de l'initiative sont qu'elle allège la charge de la classe moyenne et réduit le nombre de consultations médicales évitées en raison de franchises élevées. Les opposants estiment majoritairement que le texte ne réduit pas l'augmentation des coûts de la santé.
Tessin favorable
Issue du Centre, l'initiative «Pour des primes plus basses. Frein aux coûts dans le système de santé (initiative pour un frein aux coûts)» récolte aussi une majorité d'opinions favorables (54%). La part du non s'élève à 38%.
Il existe des différences selon les régions linguistiques. La Suisse italienne est particulièrement favorable au texte (64%) tandis qu'en Suisse romande et alémanique la part du «oui» s'élève respectivement à 53% et 54%. Ici aussi, plus le niveau de formation et le revenu sont élevés, plus le soutien baisse.
Les partisans du texte estiment qu'il permettra de réduire les coûts de la santé tandis que les opposants craignent une médecine à deux vitesses.
Loi sur l'énergie bien accueillie
Le peuple doit également se prononcer sur la loi sur l'énergie, la Fondation Franz Weber, soutenue par d'autres organisations, ayant fait aboutir le référendum. Près de deux tiers des sondés (65%) soutiennent la loi. Les partisans de l'UDC sont les seuls à la rejeter (53%).
Les hommes (68%) soutiennent davantage le texte que les femmes (62%). Il n'y a que des différences minimes entre les différentes classes de revenus, qui approuvent toutes le texte dans une fourchette de 62 à 66%.
L'argument qui convainc le plus les partisans du texte est que le développement des énergies renouvelables locales renforce la sécurité de l'approvisionnement. Les opposants estiment pour leur part que la protection de la nature et du paysage est sacrifiée à la production d'électricité.
Beaucoup d'indécis sur la vaccination
Le dernier objet soumis au peuple est l'initiative populaire «Pour la liberté et l'intégrité physique». Lancée dans le contexte du Covid-19 par le Mouvement de liberté Suisse (MLS), le texte veut empêcher toute obligation de se faire vacciner. Elle serait actuellement rejetée à 51% tandis qu'une personne sur cinq est encore indécise. C'est auprès des partisans de l'UDC que le texte obtient le plus d'opinions favorables (44%).
L'argument qui convainc le plus les partisans est que chacun doit pouvoir décider par soi-même de se faire vacciner. Pour les opposants, le droit fondamental à l'intégrité physique est ancré dans la Constitution et une vaccination sans le consentement de la personne concernée est d'ores et déjà exclue.
Ce sondage a été réalisé en collaboration avec l'institut Leewas. 12'395 personnes de toute la Suisse y ont pris part les 17 et 18 avril. La marge d'erreur est de 1,5 point de pourcentage. (awp/hzi/ps)