L'inflation a atteint 3,3% en janvier par rapport au même mois de 2022, en raison de la poursuite de la hausse des prix de l'énergie. Les prix de l'alimentation et des transports ont aussi crû. L'indice des prix à la consommation (CPI) a augmenté de 0,6% en janvier par rapport à décembre, pour s'établir à 105,0 points, indique lundi l'Office fédéral de la statistique (OFS) dans un communiqué. Il été tiré par l'augmentation des prix de l'électricité et du gaz. Les prix des nuitées hôtelières ont également grossi, de même que ceux du pain et du café.
En revanche, les prix des transports aériens et des produits pétroliers ont diminué, de même que ceux de l'habillement et des chaussures, réduits en raison des rabais saisonniers.
Sur un an, l'inflation s'inscrit dans le haut de la fourchette des prévisions. Les économistes interrogés par AWP anticipaient une poussée entre 3,0% et 3,3%. Elle avait reculé en décembre, après deux mois de stagnation.
Envolée des prix du gaz et de l'électricité
Dans le détail, les prix du gaz et de l'électricité se sont envolés de respectivement 40,3% et de 25,5% par rapport à janvier 2022. La hausse a quasiment atteint un quart pour le mazout quand elle s'est établie à 40% pour les transports aériens.
Le relèvement des tarifs du pain a frôlé les 11%, ceux des pâtes alimentaires, des oeufs et du café les 10% quand ceux du fromage à pâte dure et mi-dure ont pris 7%. Les loyers des logements se sont alourdis de 1,5%.
Parmi les rares composantes de l'indice a avoir vu leurs prix décroître se trouvent les ordinateurs personnels (-10%), la location de véhicules personnels (-11%) ou encore la viande de porc (-1,5%).
L'inflation sous-jacente, hors produits frais et saisonniers, énergie et carburants, s'est stabilisée par rapport à décembre. Sur un an, elle a atteint +2,2%. Les prix des produits fabriqués en Suisse ont crû de 1,0% sur un mois et de 2,6% sur un an. Ceux des produits importés ont reculé de 0,6% sur un an mais se sont envolés de 5,2% par rapport à janvier 2022.
Sur l'ensemble de 2022, le renchérissement moyen s'est établi à 2,8%, après 0,6% en 2021.
Alessandro Bee, économiste senior chez UBS, a souligné auprès d'AWP que "la forte hausse des prix à la consommation est à imputer avant tout à celle des prix de l'électricité en début d'année", grimpant de 25,5% à la fois par rapport à décembre et par rapport à il y a un an. Il s'agit toutefois d'un effet unique, le prix du courant étant relevé une fois par an.
L'expert s'attend à un net affaiblissement de l'inflation, qui sera visible dès février. "Les prix du gaz (sur les marchés) ont fortement reculé, le prix du pétrole s'est stabilisé et les goulets d'étranglement dans les chaînes d'approvisionnement se détendent de plus en plus. Ce sont autant de facteurs qui devraient entraîner une inflation nettement plus basse dans les prochains mois." UBS estime qu'elle plongera sous la barre des 2% - l'objectif de la Banque nationale suisse (BNS) - en milieu d'année.
Cela signifie, selon lui, que la BNS va encore relever son taux directeur en mars (UBS table sur 0,5 point de pourcentage à 1,5%), mais qu'elle n'y touchera plus en juin. (awp/hzi/ps)