Le soutien à une 13e rente AVS chute de douze points de pourcentage, selon un sondage Tamedia/20 Minuten, passant de 71% à 59%. Il recule de 61% à 53%, soit huit points de moins, selon le deuxième sondage SSR. Le camp du refus augmente dans des proportions similaires.
L'enquête menée par l'institut gfs.bern prédit un score serré pour la majorité des cantons, avec dix cantons prêts à dire «oui» (dont tous les cantons latins et Berne) contre huit. Cinq cantons, dont Zurich, sont incertains.
Les différences par régions linguistiques sautent aux yeux. Le soutien à l'initiative reste très fort chez les latins. En Suisse alémanique, le camp du «oui» n'est plus qu'à 52% selon Tamedia/20 Minuten et à 48% (pour 49% de «non»), selon l'enquête de la SSR.
Celle-ci montre également que les habitants des villes (58% pour le «oui», 39% pour le «non») ont tendance à voter favorablement comme dans les petites agglomérations (52% contre 44%). Les pourcentages sont en revanche dans l'impasse dans les régions rurales (48% contre 48%).
Fossé entre générations
Le fossé générationnel se creuse aussi: les personnes à la retraite plébiscitent l'idée d'une 13e rente AVS (60% selon la SSR, 80% selon Tamedia), mais le soutien à l'initiative recule à mesure que l'âge diminue: deux tiers des moins de 35 ans disent «non» selon Tamedia.
Des différences entre catégories sociales apparaissent également plus clairement. Le rejet du projet augmente en fonction du revenu et du niveau de formation.
Côté politique, les sympathisants du PLR et des Vert'libéraux voteraient clairement «non», ceux des partis de gauche diraient un «oui» tout aussi net (à plus de 80% pour les socialistes). Quant au Centre et à l'UDC, les deux sondages donnent des résultats divergents (un petit «oui» pour Tamedia, un petit «non» pour la SSR).
Concernant le genre, les femmes sont légèrement plus enclines que les hommes à voter en faveur du texte (54% contre 52% selon la SSR, 60% contre 57% selon Tamedia).
Non à la retraite à 66 ans
En revanche, l'initiative sur les rentes des Jeunes PLR est largement rejetée. Ainsi 35% des personnes résolues à participer auraient été pour l'initiative et 63% contre, selon le sondage SSR. La part du «non» a augmenté de 9 points depuis le premier sondage il y a un mois. Tamedia estime pour sa part le taux de refus à 65% (+4 points).
Les sympathisants de tous les partis, à l'exception du PLR, rejettent le texte. Le refus est massif à gauche, mais il est aussi clair chez les électeurs du Centre (59% à 64%) et de l'UDC (62% à 64%). Les Vert'libéraux diraient aussi «non» à 51%. Les personnes non affiliées à un parti sont elles aussi clairement contre le texte des Jeunes PLR (73%).
A l'exception de l'électorat proche de l'UDC, tous les électorats des partis campent sur la position de leurs partis respectifs. A l'UDC, le conflit entre l'élite et la base surprend peu vu que plusieurs sections cantonales ont, à la différence de la centrale du parti, donné le «oui» comme mot d'ordre.
En raison de la tendance omniprésente au «non», d'autres différences se sont largement neutralisées, relèvent les chercheurs de l'institut gfs.bern. Les femmes par exemple demeurent un peu plus critiques que les hommes envers le projet. Mais parler d'un fossé entre les sexes serait une erreur, ajoutent-ils.
Le sondage LeeWas pour Tamedia/20Minutes a été mené auprès de 23'734 personnes de toute la Suisse les 14 et 15 février. La marge d'erreur est de +/-1,1 point de pourcentage. L'enquête de gfs.bern pour la SSR a, elle, été réalisée entre le 7 et le 14 février auprès de 19'105 titulaires du droit de vote. La marge d'erreur est de +/- 2,8%. (awp/hzi/ps)