Après une hausse en juin et décembre 2023, les locataires ont encore un peu de répit. Une potentielle hausse des loyers à venir dépendra de l'évolution des taux directeur.
Au 31 mars, jour de référence, le taux d'intérêt moyen pondéré des créances hypothécaires s'établissait à 1,72%, un niveau identique au trimestre précédent. Pour que le taux de référence évolue, il faudrait que le taux moyen pour les hypothèques dépasse 1,87% ou passe sous 1,63%, a précisé l'OFL dans un communiqué.
Le taux de référence - arrondi selon la méthode commerciale - n'ayant pas changé depuis le 2 décembre dernier, cela empêche de prétendre à une diminution ou une hausse de loyer, précise l'office. Mais «d'autres facteurs de coûts tels que la modification de l'indice des prix à la consommation peuvent jouer un rôle dans la fixation des loyers».
En 2023, les loyers avaient fortement augmenté de 4,4% en moyenne. Le prix du mètre carré était passé à 281,2 francs, selon le relevé du portail immobilier ImmoScout24 et le cabinet de conseil immobilier Cifi publié début janvier. Le taux d'inflation était de 2,1% pour la même période.
Différents scénarios
«Le statu quo du taux hypothécaire de référence devrait se maintenir pour l'ensemble de l'année voire au-delà, en dépit des deux nouveaux assouplissements du taux directeur par la Banque nationale suisse (BNS) attendus en juin et septembre», selon une étude du groupe bancaire UBS parue fin mai. Les loyers devraient progressivement ralentir, voire se stabiliser dès le deuxième semestre.
Différents scénarios se profilent pour les experts de la banque aux trois clés. Ils estiment par exemple que le taux de référence pourrait être relevé à 2% d'ici juin 2025, si l'inflation venait à resurgir. Ce même taux pourrait aussi glisser vers 1,50%, si la BNS abaissait plus rapidement que prévu son taux directeur.
Pour le chef économiste de Raiffeisen Suisse, Fredy Hasenmaile, interrogé par l'agence AWP, «deux forces contraires agissent actuellement sur le taux moyen. D'une part, la baisse du taux directeur en mars réduit les intérêts des hypothèques Saron en cours. D'autre part, les nouveaux prêts hypothécaires à taux fixe entraînent une hausse, car les taux des nouvelles hypothèques à taux fixe sont actuellement plus élevés que ceux des hypothèques à taux fixe arrivant à échéance.»
«Ces deux forces se sont équilibrées au premier trimestre, de sorte que le taux d'intérêt moyen n'a pas changé. L'évolution future dépendra de l'éventualité de nouvelles baisses des taux directeur», estime M. Hasenmaile, qui ne prévoit pas de modification du taux d'intérêt de référence pour les prochains trimestres, «car les deux forces continuent de se neutraliser en grande partie». (awp/hzi/ps)