"Malgré les efforts considérables de ces dernières semaines, il n'a pas été possible de lever suffisamment de fonds" pour éviter cette issue, a expliqué le groupe immobilier autrichien.
Ce dernier espère désormais mettre en oeuvre un plan de restructuration "de manière autonome" sous la surveillance d'un administrateur judiciaire. Le but est de geler le remboursement de ses dettes, le temps de réorganiser l'entreprise. Devant les difficultés financières de sa holding fondée en 2000, qui chapeaute une myriade de sociétés, le milliardaire autrichien René Benko s'était mis en retrait en novembre, laissant les rênes à un expert des opérations de restructuration.
Les investissements dans le commerce de détail "n'ont pas apporté le succès attendu" dans un contexte de "forte pression économique", précise Signa, qui évoque aussi l'évolution défavorable du secteur de l'immobilier. Au gré d'une spectaculaire expansion, la holding au fonctionnement opaque a accumulé des actifs immobiliers d'une valeur de 27 milliards d'euros.
Mais ses dettes se sont accumulées alors que le secteur est affecté par la forte hausse des taux d'intérêt après avoir profité pendant des années de crédits bon marché. Les crises mondiales successives (pandémie, guerre en Ukraine...) ont aussi fait s'envoler les coûts des matériaux de construction, tout en pesant sur l'activité des grands magasins. Déjà, plusieurs filiales ont déposé le bilan et des projets emblématiques ont été suspendus, notamment en Allemagne où le groupe est très présent. A Hambourg, le chantier de l'Elbtower est ainsi à l'arrêt.
Le groupe s'est par ailleurs désengagé de l'historique enseigne britannique Selfridges, passée sous contrôle du thaïlandais Central Group.