La chute de Credit Suisse, rachetée en mars 2023 par son concurrent UBS, représente «un changement de cap» en matière de régulation, estiment les acteurs du secteur financier, selon une étude du cabinet d'audit et de conseil EY publiée jeudi.

Environ 28% des banques interrogées dans le cadre du baromètre bancaire estiment qu'une plus grande transparence dans le cadre des enquêtes approfondies («enforcement») serait la bienvenue. Cela engloberait l'identification des personnes concernées par des enquêtes de la Finma et les mesures de responsabilité individuelle des dirigeants.

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Une extension des mesures d'audit prudentiel par la Finma n'est par contre applaudie que par 13% de la centaine de banques sondées. Ces dernières veulent continuer à choisir eux-mêmes leurs sociétés d'audit et se disent opposées à une désignation d'office par le régulateur. Une possibilité pour la Finma d'infliger des amendes est également perçue comme «peu efficace».

Dans sa liste de recommandations, récemment publiée par la Commission d'enquête parlementaire (CEP) sur l'effondrement de Credit Suisse, les députés ont proposé de centraliser la surveillance de la révision des grandes banques sous l'autorité de la Finma. Cette dernière devrait aussi pouvoir faire efficacement appliquer les résultats de ses procédures d'enquête approfondie. Le gendarme des marchés financiers devrait en outre pouvoir infliger des amendes à des grandes banques et leur ordonner une planification précoce des fonds propres.

Concernant leurs perspectives financières, près 40% des établissements interrogés tablent sur un recul des bénéfices en 2024 qui devrait se prolonger à moyen terme. Mais à plus long terme, 85% anticipent une accélération des revenus. Avec la baisse du taux directeur par la Banque nationale suisse (BNS), 74% prévoient une baisse de la marge d'intérêt ces deux prochaines années. (awp/hzi/ps)