Les clients sont de plus en plus souvent la cible des malfrats, qui les incitent à effectuer des paiements ou leurs soutirent les données d'accès. Selon le rapport 2023 de l'Ombudsman des banques suisses, l'instance d'information et de médiation sans compétence juridictionnelle des clients des banques helvétiques, les cas d'escroqueries ont augmenté de 85% sur un an à 234 cas. «Cette tendance reste malheureusement inchangée en 2024 et concorde avec l'évolution générale dont les autorités de poursuite pénale informent», a averti le médiateur dans son étude annuelle publiée mercredi.
«Il apparaît de plus en plus clairement que ce sont moins les systèmes techniques que les facteurs humains - en l'occurrence les clients des banques - qui constituent les principales portes d'entrée de l'escroquerie», prévient l'institution de médiation financière dirigé par Andreas Barfuss. Selon le responsable, «les méthodes des escrocs sont de plus en plus sophistiquées sur les plans technologique et psychologique».
Les malfrats incitent les victimes à déclencher des versements, à débiter leurs cartes de paiement ou leurs soutirent les données d'accès de leurs cartes et comptes pour les débiter en leur faveur.
Une fois bernés, les clients ne bénéficient que de très peu de recours. «En règle générale, les clients doivent supporter eux-mêmes les dommages résultant de ces incidents. La responsabilité de la banque est rarement engagée», a souligné le médiateur dans son rapport, même si dans quelques cas «des prestations à titre de geste commercial peuvent être obtenues».
Prestataires étrangers inefficaces
Parmi les cas recensés l'année dernière, l'Ombudsman a constaté que certaines victimes d'une escroquerie à l'investissement ont fait appel à des prestataires externes. Ces derniers ont rédigé à leur place des réclamations à la banque et au médiateur.
«Certaines de ces réclamations ont parfois même été rédigées par un cabinet d'avocats établi dans un pays d'Europe de l'Est», promettant à leurs clients de récupérer l'argent que leur ont soutiré des escrocs. «La plupart du temps, ces requêtes sont volumineuses, mais guère adaptées aux faits concrets et à la situation juridique suisse», a averti le médiateur, qui dit n'avoir jamais réussi à obtenir un résultat dans tel cas.
Au total, le médiateur a traité 2360 affaires l'année dernière, dont 1489 cas oraux et 871 cas écrits, représentant une hausse de 18% du nombre de dossiers clôturés par rapport à 2022. La majorité des cas concernent une valeur litigieuse jusqu'à 10'000 francs. (awp/hzi/ps)