La prime mensuelle moyenne s'élèvera à 378,70 francs, indique jeudi l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). La prime moyenne des adultes augmentera de 25,30 francs (6%), pour atteindre 449,20 francs. Celle des jeunes adultes grimpera de 16,10 francs (5,4%) à 314,10 francs et celle des enfants affichera une hausse de 6,50 francs (5,8%), à 117,90 francs.
L'augmentation moyenne de 6% se fonde sur les estimations des assureurs concernant les modifications de leur effectif d'assurés. L'augmentation effective devrait toutefois être plus faible, car en cas de hausse importante des primes, les assurés sont plus nombreux à choisir des franchises plus élevées ou à opter pour un modèle d'assurance alternatif, explique l'OFSP. L'office table sur une hausse effective de 5,5%.
Prime la plus élevée à Genève
A l'exception de Neuchâtel (+4,6%) et de Berne (+5,6%), la hausse moyenne attendue est supérieure à la moyenne nationale dans les cantons latins. Les primes devraient augmenter de 8,9% l'an prochain dans le Jura, de 7,8% en Valais, de 6,9% à Fribourg, de 6,5% à Genève et de 6,4% dans le canton de Vaud.
Le Tessin est le canton où l'augmentation est la plus forte (+10,5%). La hausse sera la moins douloureuse pour les habitants de Bâle-Ville (+1,5%).
La palme de la prime moyenne la plus élevée revient à Genève (477,50 francs), suivi du Tessin (472,70 francs) et de Bâle-Ville (456,20 francs). Les citoyens d'Appenzell Rhodes-Intérieures sont en revanche les mieux lotis de Suisse (257,80 francs).
Facteurs multiples
La forte augmentation des coûts de la santé constitue la principale raison de l'augmentation élevée des primes, explique l'OFSP. Durant le premier semestre 2024, les coûts ont crû de 4,1% par personne (92,40 francs) par rapport à la même période de l'année précédente. Pour 2025, les assureurs s'attendent à une progression de 4,2%.
La hausse des coûts est due à des facteurs multiples: le vieillissement démographique, de nouveaux médicaments et traitements ainsi qu'un recours accru aux prestations de santé. Le transfert des traitements du secteur stationnaire vers l'ambulatoire joue également un rôle.
Ce transfert est judicieux sur le plan médical et permet globalement de réduire les coûts, note l'OFSP. Mais les traitements ambulatoires étant actuellement financés exclusivement par l'assurance obligatoire, cela entraîne une charge plus importante pour les payeurs de primes. Le Conseil fédéral et le Parlement souhaitent changer cette situation et ont adopté une réforme du financement uniforme des prestations de santé, qui sera soumise en votation le 24 novembre prochain.
Par ailleurs, les conséquences du renchérissement, qui se concrétise toujours avec un certain retard dans le secteur de la santé, se font davantage sentir cette année. Il n'existe en effet pas d'adaptation automatique des tarifs et les partenaires doivent les renégocier, explique l'OFSP. (awp/hzi/ps)
Moins de réserves
Les réserves des assureurs ont diminué et s'élevaient à 7,3 milliards de francs dans l'ensemble de la branche début 2024. Les coûts de la santé ont en effet augmenté plus fortement que prévu en 2023, au moment de la soumission des primes.
La perte liée aux activités d'assurance s'est élevée à 1,9 milliard de francs. Elle n'a pu être que partiellement compensée par le bénéfice sur les placements de capitaux de 0,7 milliard. Au final, la perte de 1,2 milliard a été entièrement supportée par les réserves.
Les coûts vont continuer à augmenter
L'OFSP ne se montre guère rassurant pour l'avenir. En raison du vieillissement de la population ainsi que des nouveaux traitements et médicaments, les coûts de la santé vont continuer à augmenter. Si les nouvelles possibilités de traitement sont réjouissantes, la hausse des coûts doit être contenue afin que le système de santé reste finançable.
Pour cela, la Confédération a déjà agi sur le prix des médicaments, sur l'évaluation du remboursement des prestations par l'assurance obligatoire et a créé des incitations pour encourager l'utilisation de génériques et de biosimilaires moins onéreux, rappelle l'OFSP.
En outre, le Conseil fédéral a soumis deux volets de mesures de maîtrise des coûts au Parlement. Les premières mesures sont déjà entrées en vigueur en 2023 et 2024. Les Chambres débattent actuellement du deuxième volet, qui comprend des mesures telles que les rabais de quantité pour les médicaments générant un chiffre d'affaires élevé ou le renforcement des soins coordonnés, pour un potentiel d'économies allant jusqu'à un demi-milliard par an. (awp/hzi/ps)