Cette évolution, qui résulte de la faible conjoncture et du fléchissement de l'inflation, pourrait selon elle conduire à une quatrième baisse des taux directeurs cette année.
«Après un recul de quelque 50 points de base déjà au troisième trimestre, les taux indicatifs ont à nouveau perdu plus de 30 points de base depuis la fin septembre. Ainsi, nous devrions retrouver juste avant Noël la situation de taux ultra-bas que nous avions déjà connue entre 2016 et fin 2021», relèvent les services financiers Moneypark, filiale de l'assureur Helvetia, dans un rapport publié lundi.
Les auteurs soulignent que le taux d'intérêt des hypothèques à taux fixe à court terme a connu une baisse plus forte que celui des hypothèques à long terme, ce qui a encore un peu redressé la courbe des taux.
Globalement, la baisse ne reflète pas encore pleinement celle des taux du marché des capitaux car les prestataires ne répercutent pas encore entièrement le repli, préférant accroître leurs marges. «On devrait donc voir prochainement apparaître des conditions encore plus attractives», ajoutent-ils.
La majorité des prestataires hypothécaires s'attend ainsi à une quatrième baisse des taux directeurs de la Banque nationale suisse le 12 décembre prochain, et donc une nouvelle baisse des taux des hypothèques Saron. Une situation qui devrait fomenter le désir d'accession à la propriété du logement.
Taux directeur à 0,75%
Plus en détails, elle prévoit une baisse de 25 points de base, ramenant le taux directeur à 0,75%. Non seulement les hypothèques Saron seront alors meilleur marché, mais les hypothèques à taux fixe devraient elles aussi continuer de baisser au cours des trois prochains mois pour se stabiliser à un faible niveau, estiment la centaine de banques, assurances et caisses de pension interrogées.
Les incertitudes quant à la trajectoire future des taux hypothécaires résultent principalement des évolutions économiques et politiques aux États-Unis et dans l'Union européenne ainsi que de l'inflation.
Pour les trois prochains mois, les sondés s'attendent à ce que les échéances courtes baissent plus fortement que les échéances longues, ce qui devrait raidir encore la courbe, c'est-à-dire augmenter l'écart de taux entre les différentes échéances. Pour le deuxième trimestre 2025, ils prévoient des taux d'intérêt plutôt stables, identifiant encore un potentiel de baisse au milieu de l'année prochaine.
Un tiers d'entre eux envisagent même une réapparition des taux d'intérêt négatifs en 2025. «On retrouverait alors exactement la situation de taux d'intérêt ultra-bas entre 2016 et 2021», font remarquer les analystes.
A leur yeux, la situation reste néanmoins difficile pour l'hypothèque Saron, car les hypothèques à taux fixe sont extrêmement attrayantes. «On observe déjà des taux fixes sur cinq ans de moins d'1%, nettement plus avantageux que le taux Saron - même après une nouvelle baisse des taux directeurs. En conséquence, nous enregistrons au cours du trimestre en cours une nouvelle hausse de la durée moyenne des hypothèques à taux fixe qui s'établit à 8,2 ans».
En fin d'année, la concurrence entre les prestataires hypothécaires s'est légèrement accrue, note encore la rapport. Les taux les plus élevés des différentes durées ont diminué un peu plus que les taux indicatifs. (awp(hzi/ps)