L'inflation a augmenté de 0,8% sur un an en septembre, après avoir progressé de 1,1% en août et de 1,3% en juillet, a annoncé jeudi l'Office fédéral de la statistique (OFS).

Sur un mois par contre, l'indice de prix à la consommation (IPC) s'est replié de 0,3% en septembre, après avoir stagné en août et baissé de 0,2% en juillet.

Ces données sont mitigées comparé aux prévisions des économistes interrogés par l'agence AWP. Ces derniers prévoyaient en effet que le renchérissement s'établisse entre 0,9% et 1,2% sur un an en septembre et de -0,3% à +0,1% sur un mois.

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Le ralentissement des prix à la consommation pendant le mois sous revue est essentiellement le fruit de la forte baisse des tarifs pour les produits importés (-2,7% sur un an et -0,5% sur un mois), alors que les prix des produits locaux ont progressé de 2,0% sur un an et reculé de 0,2% comparé au mois précédent.

Les produits pétroliers ont participé au ralentissement de l'inflation, les prix de l'essence (-3,2%), du mazout (-5%) et du diesel (-3,3%) ayant affiché une baisse comparé à septembre 2023. Les voyages à forfait internationaux (-7,7%), la parahôtellerie (-11,2%) et le transport aérien (-7,1%) ont également diminué leurs tarifs.

A l'inverse, les loyers du logement (+4%), l'un des plus importants postes de dépenses des ménages suisses, ont contribué au renchérissement, alors que les coûts de l'alimentation et des boissons (+0,2%) ont été contenus.

Risque de déflation

«La croissance des loyers reste toujours élevée et cela se poursuivra en raison du déficit d'offre de logements locatifs face à une immigration nette toujours plus importante», a indiqué le directeur des investissement d'Oddo BHF Suisse, Arthur Jurus, dans un commentaire.

L'appréciation du franc face au dollar et à l'euro, principales devises des partenaires économiques helvétiques, a fortement agi sur l'inflation dite importée, mais cette dernière est désormais en territoire déflationniste, a averti l'expert.

Alors que la Banque nationale suisse (BNS) vise une inflation entre 0% et 2%, «la déflation est un vrai risque en Suisse», a poursuivi M. Jurus. Les tensions géopolitiques, avec les affrontements au Moyen-Orient, risquent en effet de peser sur la conjoncture et de participer à l'appréciation du franc, considéré comme une valeur refuge, a notamment énuméré le spécialiste.

«Après le fort repli en septembre, l'inflation devrait rester sous la barre du 1%», a pour sa part pronostiqué le responsable des investissements à la Banque cantonale de Lucerne, Brian Mandt.

La BNS table, elle, sur un renchérissement à 1,2% pour l'année en cours et à respectivement 0,6% et 0,7% pour 2025 et 2026. En juin, lors du dernier pointage, l'inflation était encore attendue en hausse de 1,3% pour l'année en cours, à 1,1% pour 2025 et 1,0% pour 2026.

«Je ne vois pas de risque déflationniste à court terme», avait pourtant souligné le désormais ex-président de l'institut d'émission Thomas Jordan, jeudi dernier lors de la conférence de presse de la BNS. Profitant du ralentissement de l'inflation, la banque centrale suisse avait abaissé son taux directeur de 25 points de base à 1% et laissé entendre que d'autres assouplissements monétaires pourraient «s'avérer nécessaires au cours des prochains trimestres».

Mais «les risques de révision à la baisse de l'inflation sont actuellement plus élevés que les risques de révision à la hausse», avait-il averti. (awp/hzi/ps)