Après une première hausse de 25 points de base à 1,50% en juin, puis un statu quo en septembre, l'Office fédéral du logement (OFL) annonce vendredi une nouvelle escalade de 25 points de base.
Le taux d'intérêt moyen pondéré des créances hypothécaires s'établissait au 30 septembre - jour de référence - à 1,69%, contre 1,59% un trimestre auparavant. Le passage au-dessus de 1,62% de cette valeur calculée trimestriellement a déclenché le passage du taux de référence au quart de pour cent le plus proche, à savoir à 1,75%, à compter du 2 décembre.
Il faudra pour que le taux de référence évolue que le taux moyen pondéré constaté pour les hypothèques franchisse 1,87% ou s'affaisse sous 1,63%.
Les locataires peuvent toujours exiger des baisses de loyer si celui-ci est encore fondé sur un ancien taux de référence de 2,0% ou plus. L'OFL rappelle que le contrat de bail ou la dernière adaptation de loyer mentionne généralement le taux de référence en fonction duquel il été établi.
Introduit en septembre 2008, le taux de référence s'établissait alors à 3,5%. Il n'a eu de cesse de reculer jusqu'en juin dernier. Le premier relèvement annoncé par l'OFL avait alors mis fin au plus bas de 1,25% en cours depuis mars 2020.
Inflation auto-alimentée
Rappelant que les bailleurs sont aussi en droit de répercuter l'inflation à hauteur de 40% sur le calcul des loyers, Arthur Jurus, le chef stratégiste d'Oddo BHF Suisse devise à 4% en moyenne la hausse des loyers concernés par le nouveau taux de référence. Le phénomène devrait rester circonscrit à 40% de l'ensemble des baux. Il n'en contribuera pas mois à hauteur d'une quarantaine de points de base à une inflation attendue à 2,1% sur un an fin 2023.
N'excluant pas une nouvelle hausse de 25 points de base au cours du premier semestre 2024, l'économiste de la banque privée anticipe une nouvelle progression moyenne des loyers de l'ordre de 3,7% l'an prochain.
L'Association de défense des locataires Asloca dénonce préventivement une intention des parties bailleresses de profiter de la hausse du taux de référence pour augmenter les loyers, "sans toujours respecter la loi et en profitant souvent de rendements abusifs". Les mesures annoncées par le Conseil fédéral la semaine dernière pour atténuer le renchérissement du logement locatif surviennent trop tard pour modérer les prochaines hausses qui, sans contestation de la part des locataires dans les trente jours constitueront la base pour de prochains renchérissement. (awp/hzi/ps)