Interrogé par l'AFP, un porte-parole d'UniCredit n'a pas souhaité commenter cette transaction. UniCredit reste «concentrée» sur son offre publique d'échange (OPE) lancée sur Banco BPM, troisième groupe bancaire italien, et sa participation dans Commerzbank, deuxième banque allemande, a-t-il déclaré.
La transaction est «avant tout imputable à des motifs financiers», dans la mesure où «le titre Generali vient de franchir la barre des 30 euros, atteignant son plus haut niveau depuis 2007», après la présentation de son plan stratégique, écrit Il Sole 24 Ore.
«Ce n'est pas un investissement stratégique mais financier», a confirmé à l'AFP une source financière. La part a été acquise selon elle avant que la banque Monte dei Paschi di Siena (MPS) lance le 24 janvier une offre publique d'échange (OPE) sur sa rivale Mediobanca, premier actionnaire de Generali avec 13,1%.
L'assemblée générale de Generali devrait donner lieu à une bataille entre Mediobanca, qui soutient M. Donnet, et deux autres investisseurs milliardaires qui avaient tenté en vain de le renverser en mai 2022.
Ces actionnaires, le magnat de la construction Francesco Gaetano Caltagirone (6,92%), et Delfin, la holding de Leonardo Del Vecchio, défunt fondateur de l'empire Luxottica (9,93%), pourraient proposer un candidat de leur choix.
Réticences du gouvernement
Le patron d'UniCredit, Andrea Orcel, avait lancé fin novembre une OPE sur Banco BPM, la valorisant à 10,1 milliards d'euros, dont le prix a été jugé d'emblée largement insuffisant par sa cible, qui préfère rester autonome.
Le gouvernement de Giorgia Meloni a lui aussi fraîchement accueilli cette offre, qui a contrecarré son projet de créer un troisième pôle bancaire en Italie formé par Banco BPM et Monte dei Paschi di Siena.
Le gouvernement italien a dû brusquement changer de stratégie et a donné son aval à l'offre de Monte dei Paschi, dont il est le premier actionnaire avec 11,7%, sur la banque d'affaires Mediobanca.
Cette offre valorisant Mediobanca à 13,3 milliards d'euros devrait donc finalement donner naissance à un troisième groupe bancaire capable de rivaliser avec Intesa Sanpaolo et UniCredit. Mais Mediobanca a sèchement rejeté cette offre, jugée "hostile" et "contraire" à ses intérêts.
Sur le front de Commerzbank, M. Orcel s'est heurté, là aussi, aux résistances du gouvernement allemand, qui a qualifié en décembre sa montée au capital à hauteur de 28% de manoeuvre «inappropriée», «non concertée» et «inamicale».
M. Orcel a indiqué fin janvier ne pas être pressé de prendre le contrôle de Commerzbank, n'excluant pas de se retirer de ce projet, mais assurant qu'il attendrait d'abord le résultat des élections allemandes le 23 février. (awp/hzi/ps)