Le renchérissement des traitements par patient a alimenté l'essentiel de l'essor, quand le volume de prescriptions n'a progressé que de 2,1%, indique mardi un rapport d'Helsana. Les experts de l'assureur ont par ailleurs relevé dans des statistiques encore incomplètes de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) pour 2023 que les médicaments constituaient désormais le premier poste de dépense dans l'assurance obligatoire (LAMal), devant les hospitalisations stationnaires ou ambulatoires.
Représentant moins de 3% de l'ensemble des prescriptions, les anti-cancéreux et immunothérapies ont contribué avec 2,8 milliards à près d'un tiers de la facture totale. Les géants pharmaceutiques helvétiques brillent par leur absence sur le podium des médicaments ayant généré les plus gros chiffre d'affaires: l'anticancéreux Keytruda du laboratoire américain Merck Sharp and Dohme, le traitement ophtalmique Eylea du new-yorkais Regeneron distribué sous nos latitudes par l'allemand Bayer, ainsi que l'anticoagulant Xarelto également commercialisé par Bayer.
La conquête de parts de marché par le Vabysmo de Roche a toutefois coûté à l'Eylea la tête de ce classement.
Le taux de pénétration de versions génériques ou biosimilaires ou encore les contrôles réguliers menés par l'OFSP sur les prix des médicaments n'ont de loin pas suffi à compenser l'impact de l'arrivée de nouvelles préparations onéreuses.
Helsana déplore à cet égard une un manque d'attrait de la Suisse pour les producteurs et distributeurs de ces traitements de substitution, soulignant que deux tiers du coût de l'ensemble des médicaments administrés de manière ambulatoire sont imputables à des produits originaux épargnés par ce type de concurrence. (awp/hzi/ps)