Le Biennois avait pris la tête en 2012 d'un institut d'émission en crise après la démission de Philipp Hildebrand, l'une des nombreuses tempêtes que M. Jordan aura traversé à la banque centrale helvétique.
«Maintenant que les différents défis rencontrés ces dernières années ont pu être maîtrisés, le moment est propice pour me retirer», affirme Thomas Jordan cité dans un communiqué de la BNS publié vendredi. Le document ne fait aucune mention au remplacement du président, âgé de 61 ans, ni des raisons de son départ. Le Conseil de banque et la direction générale affirment «regretter au plus haut point» la décision de M. Jordan.
Arrivé à la direction générale de la BNS en 2007, Thomas Jordan a été mis très rapidement à contribution. Le banquier central a traversé la crise financière de 2007-2008 en qualité de responsable du fonds de stabilisation créé en vue de reprendre des actifs illiquides d'UBS, la grande banque systémique alors en graves difficultés.
La nomination de Thomas Jordan la tête de la BNS est intervenue dans un contexte de crise pour l'institution, le Biennois ayant remplacé Philipp Hildebrand, contraint à la démission suite à des transactions controversées sur devises réalisées par son épouse d'alors. Il est confirmé dans ses fonctions en avril 2012, après une période d'intérim de trois mois.
Près de huit ans de taux négatifs
La levée du taux plancher entre le franc et l'euro en 2015 fut l'un des faits marquants de la présidence de M. Jordan, alors que la crise du Covid et la chute de Credit Suisse auront marqué la fin du mandat.
Défendant de longues années, contre vents et marées, une politique monétaire ultra accommodante qui lui aura attiré les foudres du secteur bancaire en Suisse, le président démissionnaire de la BNS a mis un terme en septembre 2022 aux taux d'intérêts négatifs qu'il avait lui-même introduits en 2015.
Né en 1963 à Bienne, Thomas Jordan est entré à la banque centrale helvétique en 1997. Il a fourni une "contribution décisive" l'élaboration de la nouvelle stratégie de politique monétaire introduite fin 1999, précise le communiqué. Le banquier central est nommé suppléant à la direction en 2004 et accède au saint des saints trois ans plus tard.
Début 2010, il accède à la vice-présidence de la BNS, oeuvrant dans cette fonction au développement de l'actuelle série de billets de banque et du volant anticyclique de fonds propres, un instrument destiné à éviter les bulles immobilières. (awp/hzi/ps)