Les recettes de primes brutes ont augmenté de 3% à 19,8 milliards de francs en 2023, avec une stagnation sur le marché suisse, une hausse de 1% en France et de 3% en Allemagne, a détaillé le groupe zurichois dans un communiqué présentant pour la première fois la performance financière annuelle sous la norme comptable IFRS 17 et 9.
Concernant la rentabilité, le résultat d'exploitation ajusté a grimpé de 1% à 1,5 milliard et le bénéfice net s'est établi à 1,1 milliard de francs, en hausse de 8% sur un an. Le rendement des capitaux propres s'est quant à lui amélioré de 1,6 point à 13,7%.
Le géant helvétique de la prévoyance proposera à ses actionnaires le versement d'un dividende de 33 francs par action, après 30 francs au titre de 2022.
Ces chiffres clés sont mitigés comparés aux prévisions des analystes interrogés par l'agence AWP. Les primes sont légèrement inférieures aux attentes du marché, alors que le bénéfice net est conforme aux projections. Le dividende est quant à lui à peine plus généreux que les 32,95 francs anticipés par la communauté financière.
Dans l'activité de frais et de commissions, les recettes ont augmenté de 3% hors effets de changes à 2,4 milliards de francs, mais le résultat s'est contracté de 13% à 664 millions. Cette contre-performance a été expliquée par un marché immobilier «atone» en France et en Allemagne. Ce secteur devrait cependant se rétablir dans ces deux pays en 2024, selon le directeur financier Matthias Aellig.
Un assouplissement des conditions monétaires est en effet attendu dans la zone euro et en Suisse, tandis qu'en Allemagne la forte demande de logements butte toujours sur une offre trop faible, a souligné M. Aellig.
Les produits directs des placements ont pour leur part crû de 1,5% à 3,99 milliards, pour un rendement amélioré de 0,3 point à 2,8%.
Objectifs "plus exigeants"
Swiss Life achèvera son programme stratégique sur trois ans fin 2024. Pour le directeur général Patrick Frost, le groupe est «en bonne voie pour atteindre ou dépasser tous (ses) objectifs financiers». Le dirigeant s'est dit «convaincu de dépasser les objectifs financiers en matière de rendement des capitaux propres», la firme visant une performance entre 10 et 12%.
Mais concernant le résultat lié aux frais et commissions, le patron a admis que l'objectif sera "plus exigeant", le groupe estimant atteindre la partie basse de la fourchette visée de 850 à 900 millions de francs. "La normalisation attendue des marchés immobiliers en Allemagne et en France sera pour cela décisive", a souligné M. Frost. Parmi les autres objectifs, le groupe vise un taux de reversement aux actionnaires supérieur à 60%.
Pour Patrick Frost, la présentation des résultats annuels est l'une de ses dernières apparitions en tant que directeur général de Swiss Life. Le 15 mai, il remettra ses fonctions au directeur financier Matthias Aellig lors de l'assemblée générale annuelle.
Markus Leibundgut, directeur général de Swiss Life pour la Suisse qui s'est retiré en août 2023 pour soigner un cancer, ne reprendra pas ses fonctions. Il sera remplacé par Roman Stein, qui occupait ces fonctions à titre intérimaire.
«L'exercice 2023 n'a pas été une année formidable pour Swiss Life», a déploré l'analyste de Vontobel, Simon Foessmeier, ajoutant que le groupe se trouve néanmoins dans la ligne droite pour atteindre, voire dépasser, ses objectifs d'ici fin 2024.
Georg Marti de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) a quant à lui évoqué «des chiffres mitigés», avec une performance inférieure aux attentes dans la gestion d'actifs et l'activité de frais et de commissions, alors que l'activité d'assurance «est en règle». (awp/hzi/ps)