«Nous avons été en mesure de maintenir la dynamique sur l'ensemble de l'année écoulée, avec une croissance dans la gestion de fortune mondiale et la gestion d'actifs et (...) des gains de parts de marché dans la banque d'affaires», a résumé le directeur général Sergio Ermotti mardi.
Le patron tessinois voit la banque aux trois clés bien positionnée et se dit «confiant» de réaliser l'essentiel de l'intégration de Credit Suisse d'ici fin 2026 (voir encadré).
Entre octobre et décembre 2024, le groupe bancaire a vu son produit d'exploitation croître de 7,2% sur un an à 11,6 milliards de dollars, alors que les charges opérationnelles se sont repliées de 9,7% à 10,4 milliards.
UBS a enregistré un résultat avant impôts de 1,05 milliard de dollars, après un déficit de 751 millions un an plus tôt. Le bénéfice net s'est inscrit à 770 millions de dollars (702,5 millions de francs) après une perte de 279 millions encaissée un an plus tôt en raison notamment des coûts d'intégration de Credit Suisse et de sa participation dans l'opérateur SIX.
Dans la gestion de fortune, son coeur de métier, la banque a enregistré des afflux nets de 17,7 milliards au dernier partiel et de 96,7 milliards sur l'ensemble de l'exercice passé, moins que les 128,3 milliards engrangés en 2023.
Sur l'ensemble de l'année écoulée, l'établissement zurichois a réalisé un bénéfice net de 5,09 milliards de dollars, après un profit de 27,37 milliards en 2023.
Attentes comblées
Les actionnaires se verront proposer un dividende relevé à 0,90 dollar par action, comparé au 0,70 dollar perçu au titre de 2023. Les détenteurs de parts continueront à être gâtés, avec un programme de rachat d'actions de 1 milliard au premier semestre 2025 et de jusqu'à 2 milliards au second. Et en 2026, la banque compte dépasser le niveau des rachats d'actions de 2022, soit avant l'intégration de Credit Suisse.
L'ensemble de ces chiffres clés ont dépassé les prévisions des analystes interrogés par l'agence AWP.
UBS a confirmé ses objectifs à moyen et long terme qui prévoient notamment un rendement des fonds propres durs (RoCET1) de base d'environ 15% et un rapport entre les coûts et les recettes de base inférieur à 70%. Dans l'immédiat, le RoCET1 doit s'élever à quelque 10% cette année, puis progresser à 18% en 2028. Le ratio de fonds propres durs doit s'établir à environ 14%, contre 14,5% au dernier partiel 2024.
Dans la division Gestion de fortune internationale, la banque vise cette année des afflux de liquidités d'environ 100 milliards de dollars et de 200 milliards par an à partir de 2028. Les avoirs sous gestion de l'unité devraient dépasser la barre des 5000 milliards de dollars d'ici trois ans, comparé à 4200 milliards à la fin de l'exercice écoulé.
La direction estime que les conditions de marché sont toujours positives en début d'année, portées par les espoirs de croissance économique aux Etats-Unis. Les investisseurs risquent cependant d'être refroidis par les incertitudes liées au commerce international - avec les menaces tous azimuts de droits de douane par le président américain Donald Trump -, à l'inflation, aux taux directeurs et aux élections en Allemagne le 23 février.
«L'intégration (de Credit Suisse) est sur la bonne voie et les objectifs financiers ont été confirmés», a souligné l'analyste de Vontobel, Andreas Venditti, dans un commentaire.
Pour Benjamin Goy de Deutsche Bank, la performance aurait pu être mieux répartie entre les divisions. L'unité Gestion de fortune internationale a ainsi «seulement» répondu aux attentes du marché, alors que la banque de détail et commerciale les a manquées. (awp/hzi/ps)
UBS avance à grand pas avec l'intégration de Credit Suisse
La banque UBS a déclaré mardi progresser dans l'absorption de son ex-rivale Credit Suisse, qui doit être quasiment bouclée fin 2026. Le transfert des comptes, ainsi que les réductions des coûts et d'effectifs sont en bonne voie.
«En 2025, nous allons mettre en place l'étape suivante de l'intégration» de Credit Suisse, a lancé le directeur général Sergio Ermotti, dans un communiqué. Le patron tessinois s'est déclaré "confiant de boucler la plus grande partie de l'intégration d'ici fin 2026, d'atteindre nos objectifs financiers et de mettre en place les initiatives de croissance".
Le géant bancaire zurichois a réalisé des économies supplémentaires brutes de 700 millions de dollars (près de 639 millions de francs) au quatrième trimestre, pour un total de 3,4 milliards sur l'ensemble de l'année écoulée. En 2025, les baisses des coûts devraient s'élever à 2,5 milliards. Au total, le groupe table sur 13 milliards de réductions des dépenses d'ici deux ans, pour des charges de 14 milliards.
La réduction des actifs dits à risques (RWA) progresse quant à elle "plus rapidement que prévu", avec une baisse de 3 milliards à 41 milliards au dernier partiel.
Effectifs rabotés
Au niveau de la clientèle, la banque aux trois clés compte démarrer au second trimestre et boucler d'ici la fin de cette année le transfert de la plupart des comptes en Suisse de Credit Suisse vers UBS, ainsi que des portefeuilles dans la gestion d'actifs. Les services informatiques hérités de la banque aux deux voiles devront dans l'ensemble avoir été débranchés d'ici fin 2026, "ce qui permettra de dégager des économies substantielles", a souligné UBS.
A l'étranger, 90% des comptes ont été transférés vers UBS, notamment à Singapour, au Japon et au Luxembourg pour la gestion de fortune.
La banque a aussi avancé en matière de réduction des effectifs, le total des équivalents temps plein s'établissant fin 2024 à environ 108'650, en baisse de 3,7% sur un an.
Empêtrée dans des scandales à répétition pendant plusieurs années, Credit Suisse avait vu sa situation se détériorer rapidement fin 2022, subissant une hémorragie de capitaux et se retrouvant au bord de la faillite. Dans le cadre du plan de sauvetage dévoilé le 19 mars 2023 par les autorités helvétiques, UBS avait alors accepté de reprendre son ancienne rivale pour 3 milliards de francs, après avoir obtenu d'importantes garanties financières de la part de la Confédération et de la Banque nationale suisse. (awp/hzi/ps)