Le groupe redistribue «plus de 5 milliards de dollars à ses actionnaires», souligne Zurich dans son communiqué, après un bénéfice net amélioré de 10% à 4,35 milliards de dollars en 2023. Il vise «un ratio de distribution de 75%», a précisé le chef des finances George Quinn, qui cédera début mars son poste à Claudia Cordioli, recrutée chez le réassureur Swiss Re.
Les détenteurs d'actions se verront gratifier d'un dividende de 26 francs, contre 24 francs l'année précédente, si ce point est validé en assemblée générale.
Les actionnaires pourront aussi profiter d'un programme de rachat d'actions de jusqu'à 1,1 milliard de francs, après un précédent de 1,8 milliard. L'an dernier, le directeur général Mario Greco avertissait pourtant que les rachats d'actions n'avaient pas vocation à devenir une habitude. L'entreprise compte "si possible aussi allouer du capital à la croissance", a précisé de son côté le responsable des finances.
L'an dernier, le bénéfice opérationnel (BOP) du groupe a bondi de 21% à 7,4 milliards de dollars.
Exposition réduite aux catastrophes
Les primes brutes dans l'assurance dommages (P&C) ont crû de 9% sur une base comparable à 44,0 milliards de dollars, avec une progression pour les particuliers comme les entreprises «dans toutes les régions». Le ratio combiné de cette activité, soit le rapport entre les primes encaissées et les prestations versées, s'est stabilisé à 94,5%.
«L'année dernière, nous avons non seulement connu une bonne croissance sur des marchés importants, comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l'Italie, l'Espagne et l'Allemagne, mais nous avons pu développer nos activités en Suisse», a déclaré M. Greco, en dépit d'un marché domestique saturé.
Zurich Insurance met en avant le fait d'avoir progressivement réduit son exposition aux risques de catastrophes naturelles ces dernières années. La limitation des risques «a contribué à réduire la volatilité des revenus et à rendre la performance financière plus prévisible et solide», a souligné le document.
Dans l'activité assurance vie (Life), les nouvelles primes ont bondi de 26%, tirées notamment par les ventes d'un produit d'épargne en Espagne, mais aussi par une progression en Asie-Pacifique et en Amérique latine. Le bénéfice opérationnel s'est envolé de plus de moitié à 2,0 milliards, un «record», reflétant «la solide performance sous-jacente». En 2022, cet indicateur avait souffert d'un impact négatif de 350 millions de dollars.
Pour les affaires avec le partenaire américain Farmers, les primes brutes ont grossi de 5% à 27,3 milliards.
Au 1er janvier, le taux de solvabilité (SST) s'est fixé à 233%, après 267% à la même date en 2023, restant «largement au-dessus de la cible du groupe de 160% ou plus».
Zurich Insurance attend désormais, pour la période 2023-2025, une croissance composée du bénéfice par action de plus de 10%, soit au-dessus de la cible de 8% annoncée en journée des investisseurs en 2022. L'an dernier, ce critère a atteint 12%. Le directeur général Mario Greco s'est dit confiant dans la capacité du groupe à dépasser les objectifs d'ici 2025.
Pour 2024, l'entreprise vise une croissance autour de 5% dans les revenus d'assurance dommages P&C et un bénéfice opérationnel de Life au moins aussi élevé qu'en 2023.
Dans un commentaire, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) a relevé la forte évolution du bénéfice opérationnel, la distribution élevée aux actionnaires et l'augmentation des objectifs de croissance du bénéfice par action à 10%. Georg Marti recommande à «surpondérer». (awp/hzi/ps)