Le géant zurichois, qui a appelé l'ex-patron de la BNS Thomas Jordan au conseil d'administration, a enregistré un résultat d'exploitation en hausse de 5% à 7,8 milliards de dollars (7,0 milliards de francs), alors que le bénéfice net s'est accru de 34% à 5,8 milliards.
Dans l'assurance dommages et accidents, son coeur de métier, les primes brutes ont atteint 46,6 milliards, en progression de 5% comparé à 2023. Le ratio combiné, qui mesure le rapport entre les primes encaissées et les prestations versées, s'est amélioré de 0,3 point de pourcentage à 94,2%, a-t-il précisé jeudi dans un communiqué.
Malgré les coûts provoqués par les catastrophes naturelles, Zurich Insurance a été en mesure d'améliorer le ratio combiné en augmentant ses primes. Les ouragans Helene et Milton, qui ont ravagé la Floride l'automne dernier avant des vents à plus de 250 km/h, ont en effet coûté 350 millions de dollars à l'assureur helvétique.
L'assurance vie a vu ses primes brutes croître de 4% à 33,1 milliards, alors qu'elles ont enflé de 4% à 28,4 milliards pour le partenaire américain Farmers.
«Toutes les divisions ont affiché une excellente performance en 2024», s'est félicité le directeur général Mario Greco.
Ces chiffres clés sont quasiment conformes aux prévisions des analystes interrogés par l'agence AWP. Seul le dividende de 28 francs par action est ressorti 10 centimes en dessous des attentes du marché.
Conséquence des violents incendies qui ont ravagé Los Angeles début janvier, son partenaire américain Farmers Exchanges s'attend à une perte nette avant impôts d'environ 600 millions de dollars et à des versements de primes de 250 millions pour rétablir le programme de réassurance.
Sur l'ensemble du groupe, l'effet devrait s'élever à quelque 200 millions de dollars avant impôts.
Plus de 12'000 habitations, bâtiments et véhicules ont été détruits ou endommagés par ces feux. Le total des dommages provoqués par ces incendies est estimé à plus de 250 milliards de dollars, avait récemment indiqué le journal Los Angeles Times.
Pour la suite de l'exercice, le patron anticipe «une dynamique positive au niveau des primes avec la clientèle d'entreprises» et une évolution favorable dans l'activité avec la clientèle privée.
Dégâts "bien gérés"
Le groupe a confirmé viser sur la période 2025 à 2027 une croissance annuelle supérieure à 9% du bénéfice ajusté par action. Le rendement ajusté des fonds propres doit au moins atteindre 23% et les afflux cumulés de liquidités s'élever à 19 milliards. Les actionnaires doivent quant à eux bénéficier d'un taux de reversement d'environ 75% du bénéfice net.
«Dans nos ambitions de croissance, l'Europe va jouer un rôle très important aux côtés des Etats-Unis et de l'Amérique latine», a souligné M. Greco lors d'une conférence téléphonique. L'assureur veut notamment croître dans le segment non-vie avec les entreprises de taille moyenne, a-t-il ajouté. Dans ce domaine, les primes doivent progresser de 7,7 milliards en 2024 à plus de 10 milliards dans deux ans.
A plus long terme, l'entreprise veut aussi progresser dans des marchés comme l'Inde et l'Indonésie. Dans ce pays d'Asie du sud-est, le groupe se place déjà comme numéro cinq dans l'assurance non-vie et veut croître dans le segment vie, a souligné M. Greco.
Les coûts provoqués par les incendies à Los Angeles étaient attendus et sont «bien gérables» par le partenaire américain Farmers Exchanges, a estimé Simon Foessmeier, analyste de Vontobel. L'assureur «a présenté fin novembre un ambitieux programme financier sur trois ans et semble en bonne voie pour le réaliser», a ajouté le spécialiste de la banque zurichoise. (awp/hz/ps)